Courrier des lecteurs

Dépistage, une question d’âge ?

Publié le 07/01/2016
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En tant qu’abonné et suite à un article sur le dépistage du cancer colorectal publié dans « le Quotidien » du 26 novembre 2015, je voudrais faire part de mon expérience personnelle. Dans l’article en question, vous écrivez, à propos du dépistage : « il n’est pas logique de s’arrêter à 74 ans puisque ce cancer s’accroît avec l’âge pour devenir, après 85 ans, la première cause de mortalité par cancer ». Et « 40 % des cancers colo-rectaux surviennent après 74 ans », selon le Dr Éric Vaillant, gastroentérologue, président du CREGG.

Âgé de 78 ans, ayant moi-même des antécédents familiaux de cancer du colon, mon fils médecin généraliste m’a proposé un dépistage par ce nouveau test immunologique, plus précis que le test hémocult antérieur. J’ai donc consciencieusement réalisé ce test adressé au laboratoire C.. Plusieurs jours après, ce laboratoire nous fait savoir que l’analyse était refusée du fait de mon âge ! Nous avons pris contact par téléphone avec le laboratoire pour signifier que j’étais prêt à prendre à mes frais le coût de l’analyse. Nous nous sommes heurtés à un refus catégorique du secrétariat C.. Il nous a même été refusé de parler à un confrère pharmacien ou médecin du laboratoire, ceci contre toute courtoisie voire règle déontologique !

La question que je me pose : en cas d’un saignement ou de troubles du transit, des investigations, puis un éventuel traitement me seraient-ils refusés du fait de mon âge ? Dans le cas contraire, les dépenses de santé me sembleraient beaucoup plus importantes que ce test que j’étais prêt à prendre intégralement à ma charge. Quant au manquement à la déontologie des responsables du laboratoire  C. refusant de prendre l’appel d’un confrère, je vous laisse juge !

Dr J.-R. G.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9460