POUR HERMANN NABI, Archana Singh Manoux et coll. (Inserm U1018, Centre de recherche en Épidémiologie et santé des populations), « cela démontre l’importance pour les professionnels de santé de mieux repérer les troubles dépressifs chez les patients cardiaques. »
Selon leur travail, après ajustement pour les facteurs confondants, le risque de décès toutes causes confondues chez les personnes associant dépression et maladie cardiaque est 2,9 fois supérieur à celui des sujets ne présentant aucune de ces deux pathologies. Ce risque est 1,1 fois supérieur chez ceux qui ont seulement une pathologie cardiaque et de 1,8 fois supérieur pour ceux qui présentent des symptômes dépressifs uniquement.
Quant au risque de décès des suites d’une maladie cardio-vasculaire, il est 1,3 fois supérieur chez ceux qui ont uniquement une pathologie cardiaque, 2,4 fois supérieur lors de symptômes dépressifs uniquement et jusqu’à 3,9 fois supérieur lors de l’association des deux types de pathologies, par rapport à ceux qui n’en souffrent pas.
Des fonctionnaires britanniques suivis pendant cinq ans
L’étude multicentrique et internationale, portant sur la cohorte Whitehall II, a inclus 5 936 fonctionnaires britanniques suivis sur cinq ans (âge moyen à l’inclusion : 61 ans). On a pu comparer le risque de décès des sujets associant symptômes dépressifs et pathologie cardiaque à celui des sujets en bonne santé ou présentant une seule de ces pathologies.
On sait d’après une enquête menée en 2005 par l’INPES que 19 % des Français de 15 à 75 ans subissent une dépression au cours de leur vie. Chez les populations en bonne santé, des études prospectives à long terme ont montré que la dépression est associée au développement des maladies cardio-vasculaires, indépendamment des risques spécifiques (déséquilibres alimentaires, tabagisme, sédentarité, obésité hypertension). L’étude de Nabi et coll. permet maintenant d’établir l’effet combiné de la dépression et des maladies cardiovasculaires sur le risque de décès.
Les participants de la cohorte Whitehall ne sont pas exactement représentatifs de la population générale car ils ont tous un emploi, signalent les chercheurs. Mais les résultats fournissent des éléments significatifs en faveur d’une interaction importante entre ces deux pathologies.
Heart, édition en ligne du 17 septembre 2010.
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