Des chiens au chevet des enfants hospitalisés

Publié le 11/03/2001

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De notre correspondante

D ANS les pays anglo-saxons, on appelle cela la pet therapy et voilà déjà plus de vingt ans que les animaux de compagnie ont accès aux hôpitaux pour calmer le stress et l'anxiété des enfants malades. En France, la démarche se heurte à des notions d'hygiène.

« L'esprit latin part du principe que l'animal est vecteur de microbes. Ce qui n'a pas de sens. Ces chiens sont plus propres que certains de nos patients », assure le Dr Maryse Huriau, qui participe à l'expérience. Cette anesthésiste-réanimatrice au centre hospitalier de Douai a dû faire preuve de persévérance pour imposer son idée. Avec une Américaine ayant déjà l'expérience de la pet therapy et une éducatrice de chiens, elle est allée proposer le projet au chef du service pédiatrique de l'hôpital Jeanne-de-Flandre, le Pr Dominique Turck, qui, sans être enthousiaste, a accepté de tenter l'expérience. Début septembre, les premiers chiens habillés du dossard jaune de l'association faisaient leur entrée dans le service après avoir passé toute une série de tests comportementaux et vétérinaires (vaccins, vermifugation, traitement antipuces, etc.). Depuis, ils viennent toutes les semaines accompagnés de leur maître pour faire oublier l'univers hospitalier aux enfants malades.

Une influence apaisante

Durant deux heures, ces labradors, bassets artésiens et autres lévriers se prêtent de bonne grâce aux câlins et aux jeux des enfants quand ils ne servent pas de confident. « Les chiens ont une influence très bénéfique sur les jeunes patients. Ils les apaisent et réduisent sensiblement leur appréhension », souligne Maryse Huriau. Pour l'heure, ces visites se limitent à un rendez-vous hebdomadaire dans la salle de réunion de l'hôpital, mais les responsables de l'association espèrent un jour aller de chambre en chambre avec leur compagnon canin, comme cela se pratique dans les pays anglo-saxons où les animaux domestiques sont admis jusque dans les services de réanimation.
En quelques mois, le projet a fait tache d'huile et ces visiteurs à quatre pattes sont désormais accueillis à bras ouverts dans plusieurs services de gériatrie. Récemment, l'association a reçu le prix du meilleur projet pour l'amélioration des conditions d'hospitalisation des enfants, décerné par les Laboratoires Théraplix. Une aide financière qui va permettre à « 4 pat'pour un cœur »* de mieux faire connaître son action et de se développer dans d'autres hôpitaux.

* Association « 4 pat'pour un cœur » 5, allée Rodin, 59139 Wattignies, tél. 03.20.97.12.78, ou Mary Thomas 03.20.86.63.00.

Florence QUIllE