Hémodialyse chronique

Des indicateurs qualité

Publié le 19/04/2012
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Crédit photo : S Toubon

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LE PROJET COMPAQH-HPST (COordination de la Mesure de la Performance et Amélioration de la Qualité : Hôpital-Patient-Sécurité-Territoire) est un projet national de développement d’indicateurs qualité, construit par des cliniciens, avec l’aide d’épidémiologistes et de statisticiens et validés selon une méthodologie rigoureuse. Ces indicateurs sont ensuite mis à la disposition des différents organismes de tutelle, tels que la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) ou la Haute Autorité de santé (HAS), qui les utilisent notamment pour réaliser des comparaisons interétablissements.

En néphrologie, une première démarche, arrivée à son terme après trois ans de travail, visait à définir des indicateurs qualité pour les patients hémodialysés chroniques. Une deuxième approche, qui n’a pas encore abouti, porte sur le développement d’indicateurs qualité dans la prise en charge des patients insuffisants rénaux chroniques non dialysés (stade 3 et4).

« Initialement, une réflexion sur les indicateurs qualité COMPAQH dialyse a été initiée par le médecin en charge de la qualité des soins au sein de la Fédération des établissements d’hospitalisation et d’aide à la personne (FEHAP). Mais il est très vite apparu qu’il était opportun de sortir d’une logique d’établissement et que les néphrologues devaient être les moteurs de la définition de ces indicateurs. Avec l’aide de la Société francophone de dialyse et de la Commission dialyse de la Société française de néphrologie, mais aussi des syndicats, une vingtaine de néphrologues représentant les différentes facettes de la discipline (nutrition, métabolisme phosphocalcique…) se sont réunis pendant une dizaine de jours afin de travailler à la construction de ces indicateurs. Ce travail a été réalisé avec le soutien logistique de COMPAQH-HPST. Le groupe a analysé la littérature et les référentiels, en sachant que nous manquons de référentiels nationaux, puis a défini les champs devant être explorés et enfin a validé la solidité des indicateurs, tant sur le versant métronomique que sur la faisabilité de collecte dans les établissements. », précise le Dr Caillette-Beaudoin.

Dix indicateurs de qualité ont ainsi été validés, qui seront publiés en 2012 : réalisation des dosages, surveillance de l’anémie, surveillance du bilan phosphocalcique, surveillance du statut martial du patient traité par agents stimulants l’érythropoïèse (ASE), surveillance nutritionnelle, surveillance sérologique des hépatites, voie d’abord vasculaire, appréciation de l’épuration, prescriptions médicales de dialyse, évaluation de l’accès à la transplantation.

Des voies possibles de progrès.

« En réponse à notre demande, COMPAQ-HPST a donné la possibilité d’exclure un indicateur du champ de la comparaison pour un critère lié au type d’établissement. C’est le cas de celui concernant la voie d’abord - en pratique, le pourcentage de fistules artérioveineuses - qui ne donne pas lieu à des comparaisons interétablissements, car il y a inévitablement une sélection des patients en fonction des établissements », note le Dr Agnès Caillette-Beaudoin. De plus, un patient présentant des caractéristiques propres peut être exclu de l’analyse de certains critères au moment de la saisie par le médecin.

« Ces indicateurs sont certes imparfaits, mais ils offrent néanmoins des voies possibles de progrès. Ils sont bien évidemment amenés à évoluer et à être complétés. Nous avons d’ailleurs déjà demandé à travailler sur des indicateurs publiés, par exemple sur le dossier patient, et à les adapter à la dialyse. Mais on ne peut que se féliciter de la démarche menée en néphrologie, que peu de spécialités partagent, où la réflexion et la construction des indicateurs a été faite par les néphrologues eux-mêmes, avec l’aide des sociétés savantes, en s’appuyant sur la méthodologie très rigoureuse de l’équipe Inserm-COMPAQH-HPST », conclut le Dr Agnès Caillette-Beaudoin.

D’après un entretien avec le Dr Agnès Caillette-Beaudoin, Vienne.

Dr ISABELLE HOPPENOT

Source : Bilan spécialistes