« Les troubles du comportement alimentaire existent dans toutes les sociétés, mais avec des spécificités », a souligné le Pr Rose-Marie Moro, chef de service de la Maison de Solenn (hôpital Cochin, APHP). En Afghanistan, les jeunes femmes arrêtaient de manger et se couchaient, a observé la psychiatre, spécialiste de l'interculturel. En Chine, les travaux de Marion Vu-Augier au Centre de santé mentale de Shanghai ont mis en lumière plusieurs types d'anorexie, phénomène à l'incidence basse mais en augmentation. Parallèlement à l'anorexie qui sévit dans des familles occidentalisées, où la maigreur est valorisée, la forme la plus fréquente touche des familles prises dans des contradictions entre tradition et modernité, des changements de culture, et du stress collectif et individuel (culture change syndrome). Une troisième forme, « culture clash » est liée aux migrations et aux conflits qui en découlent (à la différence d'une acculturation par effacement). Contrairement à l'anorexie en occident, peu de « fat phobia » ou de déni de la minceur est observé en Chine. « Le contexte joue sur la sémiologie », conclut le Pr Moro.
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