Après avoir longtemps été centrée sur le contrôle de l’HbA1c, la prise en charge des diabétiques de type 2 a changé de paradigme ces dernières années et la prévention des évènements cardiovasculaires est devenue un objectif clé. Une évolution portée par l’arrivée d’antidiabétiques aux effets cardiovasculaires spécifiques, en plus de leur action sur l’équilibre glycémique : les inhibiteurs des SGLT2 (iSGLT2) et les analogues du GLP1 (aGLP1).
Concernant les iSGLT2 (canagliflozine, empagliflozine, dapagliflozine), les résultats des grands essais ont montré des résultats positifs en termes d’amélioration du pronostic cardiovasculaire, de réduction des hospitalisations pour insuffisance cardiaque et de ralentissement de la progression de l’atteinte rénale. Par exemple, l’étude Empa-REG Outcome a démontré, en prévention secondaire, que l’empagliflozine réduisait de 14 % le risque d’événements cardiovasculaires majeurs, de 32 % la mortalité totale, de 38 % la mortalité CV et de 35 % le risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque après 3,1 années de suivi.
Quant aux analogues du GLP1, ils jouent également un rôle dans la prévention du risque cardiovasculaire des diabétiques de type 2, avec probablement plutôt un effet anti-athérothrombotique. De manière globale, une vaste méta-analyse des essais contre placebo parue en 2019 a montré qu’ils diminuaient de 12 % le risque de décès d’origine cardiovasculaire, de 16 % celui des AVC fatals ou non et de 9 % celui des infarctus fatals ou non, de 12 % la mortalité toutes causes et de 9 % les admissions pour insuffisance cardiaque.
Ces deux classes thérapeutiques ont fait bouger les lignes du traitement du diabète et ont pris une place de choix pour les patients à risques spécifiques dans les derniers algorithmes thérapeutiques nationaux et internationaux.
Au Congrès européen de diabétologie de septembre, une étude en vie réelle a néanmoins constaté, aux États-Unis, que si l’utilisation des aGLP1 chez les patients atteints de diabète de type 2 a augmenté en valeur absolue entre 2014 et 2019, la proportion de patients atteints d’une maladie CV athéroscléreuse traités par aGLP1 n’avait pas changé, mettant en évidence le décalage entre les données cliniques et la pratique…
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