« S PEED », « meth », « craie »... Quelques-uns des noms pour désigner une drogue, cousine de l'ecstasy, la métamphétamine. C'est à ses effets centraux touchant la mémoire ou la coordination et liés à un usage prolongé, que se sont intéressés des chercheurs américains. Utilisant un scanner à émission de positons (PET-scan), Nora D. Vilkow et coll. (New-York) ont recherché un support physiopathologique à ces troubles, en étudiant la transmission de la L-dopa et le métabolisme du glucose intracérébral chez les usagers. Ces deux études sont publiées dans l'« American Journal of Psychiatry » de mars.
Quinze ex-consommateurs de métamphétamine (abstinents depuis plus de dix mois) ont donc subi un scanner fonctionnel ; les données ont été comparées à celles de dix-huit témoins en bonne santé. Le taux de DAT (transporteur de la dopamine) s'est révélé inférieur de 24 % à celui des sujets contrôles. Certes, cette drogue est réputée pour déclencher la sécrétion de hauts niveaux de dopamine, à court terme, responsables des modifications de l'humeur et comportementales. Mais des études animales avaient montré l'altération des cellules dopaminergiques, en usage prolongé, conduisant à une baisse des niveaux de dopamine cérébrale. C'est ce qu'ont retrouvé les auteurs chez les toxicomanes, concluant que plus le niveau de DAT est bas, pires sont les performances motrices et d'apprentissage verbal utilisées pour tester la mémoire.
En ce qui concerne le métabolisme du glucose, reflet de l'activité cellulaire cérébrale, les chercheurs s'attendaient à le retrouver abaissé. A leur grande surprise, il était élevé, suggérant une réaction inflammatoire. La zone concernée est le cortex pariétal, impliqué dans les sensations et la perception spatiale. Toutefois, après contrôle, les auteurs se sont aperçus d'une réduction métabolique dans le thalamus et le striatum, impliqués dans le système dopaminergique, ce qui fait penser que le système dopaminergique n'est pas seul touché par les effets délétères de l'amphétamine.
Reste à répondre à une question essentielle : ces altérations sont-elles permanentes et prédisposent-elles les consommateurs à une maladie neurodégénérative ultérieure ?
Drogue : la métamphétamine responsable de troubles mnésiques et de la coordination
Publié le 05/03/2001
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Dr Guy BENZADON
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 6870
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