Ebola: un an après, des séquelles chez la plupart des survivants

Publié le 15/01/2017
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Crédit photo : SPL/Phanie

En deux ans, de 2013 à 2015, le virus Ebola a fait en Afrique de l'ouest plus de 11 000 morts. On estime à environ 17 000 le nombre total de personnes ayant survécu au virus lors de cette épidémie, qui s'est achevée officiellement en janvier 2016. Comment vont aujourd'hui ces derniers ? Une vaste étude apporte quelques éléments de réponse.

Un an après leur sortie de l'hôpital, les trois quarts des survivants du virus Ebola présentaient encore des problèmes de santé, selon les premiers résultats de ce travail encore en cours en Guinée sur le syndrome post-Ebola. L'étude, publiée samedi dans The Lancet Infectious Diseases, porte sur 802 survivants en Guinée et confirme des résultats déjà observés en Sierra Leone sur 277 survivants. 

Intégrés dans l'étude en moyenne un an après leur hospitalisation initiale, 40 % des survivants ont mentionné de la fatigue ou de la fièvre, 38 % des douleurs musculaires ou articulaires, 35 % des céphalées, 22 % des douleurs abdominales et 18 % des problèmes de vision qui, dans huit cas, ont abouti à des cécités complètes. 2 % des survivants étaient sourds et 26 % souffraient d'anémie.

Les enfants ont globalement présenté moins de symptômes cliniques que les adultes, notamment moins de douleurs articulaires et de problèmes oculaires même s'ils ont eu plus d'épisodes de fièvre sur le long terme. L'étude s'est également intéressée à l'état psychologique des survivants, montrant que 17 % souffraient de dépressions et qu'un quart déclarait avoir été victime de stigmatisations.

Des traces du virus étaient encore présentes dans le sperme de 5 % des hommes entre un mois et 18 mois après l'infection, soit six mois de plus que ce qui avait été rapporté jusqu'à présent sur les survivants guinéens. Limiter la propagation du virus par voie sexuelle nécessite d'identifier précisément combien de temps il peut persister dans le sperme.

"C'est la première fois que les survivants ont été étudiés de manière aussi globale et représentative, en incluant les enfants et sur une période aussi longue", indique Eric Delaporte. Selon ce chercheur français qui a dirigé l'étude, certaines manifestations oculaires peuvent être fluctuantes dans le temps mais "la fréquence des symptômes a heureusement tendance à diminuer au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la phase aiguë de l'infection". Le chercheur relève également que même si les problèmes de santé rapportés par les survivants sont fréquents plus d'un an en moyenne après l'infection, "leur gravité reste exceptionnelle".

 


Source : lequotidiendumedecin.fr