Au moins 24.000 personnes infectées, plus de 10.000 décédées... Un an après la notification officielle de l'épidémie Ebola, Médecins sans frontières met en cause l’OMS. Dans un rapport publié lundi, MSF fustige l'Organisation onusienne, accusée d'avoir ignoré ses appels à l'aide et tardé à réagir. Lorsqu'elle décrète en août une "urgence de santé publique mondiale", "plus d'un millier de personnes étaient déjà mortes", déplore l'ONG, accusant à demi-mot l'institution de Genève d'avoir réagi seulement "quand Ebola est devenue une menace pour la sécurité internationale"."
Réagissant aux critiques de MSF, l'OMS a dit à l'AFP s'être mobilisée "depuis le début à tous les niveaux". Mais elle reconnaît que sa réponse à l'épidémie a été lente et insuffisante. Un comité indépendant chargé d'examiner la réponse de l'OMS doit présenter ses premières conclusions lors de la prochaine assemblée générale de l'organisation en mai.
Dans son rapport, Médecins sans frontières s'interroge aussi sur sa propre intervention dans les pays touchés (Liberia, Guinée et Sierra Leone). L'ONG a mis en oeuvre des moyens colossaux avec plus de 1.300 expatriés et 4.000 employés locaux, la formation de 800 volontaires et 250 d'autres organisations, la création de plusieurs centres dont un de 250 lits. Mais ce combat a impliqué des choix traumatisants pour les équipes. Fin août, par exemple, le camp Elwa 3 de Monrovia n'ouvrait plus que 30 minutes par jour, ne laissant entrer que quelques patients venus remplacer ceux morts pendant la nuit. "Nous ne pouvions offrir que des soins palliatifs très basiques et il y avait tellement de patients et si peu de personnel que le personnel n'avait en moyenne qu'une minute par patient. C'était une horreur indescriptible", décrit une humanitaire citée dans ce rapport.
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