Electrosensibilité : l'Académie de médecine désapprouve le financement public de dispositifs « anti-ondes »

Publié le 07/05/2014

Crédit photo : CORDELIA MOLLOY/SPL/PHANIE

Alors que le Conseil Général de l'Essonne vient d'accorder une aide financière à une personne électrosensible, pour lui permettre d'acquérir des dispositifs "anti-ondes », l'Académie de médecine s'interroge sur la pertinence de cette décision.

Pour les sages de la rue Bonaparte : « légitimer de la sorte ces dispositifs anti-ondes revient à conforter une croyance dans la réalité de l'effet des ondes sur l'organisme, alors que nous ne disposons physiologiquement d'aucun système sensoriel sensible à ces ondes et que plus de 40 études en aveugle à travers le monde ont démontré que les personnes électrosensibles incriminent les ondes sans savoir faire la différence entre un émetteur de radiofréquences éteint ou allumé ».

Par ailleurs, « aucune étude sérieuse ne confirme l'efficacité des dispositifs anti-ondes sur la santé ».

Selon l’Anses, l’hypersensibilité électromagnétique est définie par trois critères : la perception par les sujets de symptômes fonctionnels divers non spécifiques (fatigue, maux de tête, symptômes cutanés, etc.), l’attribution par les sujets eux-mêmes de ces symptômes à une exposition à des champs électromagnétiques et l’absence de constatation clinique et biologique permettant d’expliquer ces symptômes.

Si la réalité du vécu des personnes concernées semble incontestable, "il n’y a pas, à ce jour, de preuve expérimentale et reproductible d’un lien de causalité entre une exposition à des champs électromagnétiques et ces symptômes fonctionnels » estimaitl’Agence dans un son avis de Novembre dernier sur « radiofréquence et santé ».

Pour autant, compte tenu de la quantité importantes de publications récentes ou en cours relatives au sujet , l’Anses avait annoncé à l’époque avoir « décidé d’accorder une attention particulière à l’hypersensibilité électromagnétique en lui consacrant ultérieurement en 2014 un rapport dédié ».


Source : lequotidiendumedecin.fr