En moyenne 2,4 causes mentionnées sur un certificat de décès

Publié le 15/06/2016
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Crédit photo : PASIEKA/SPL/PHANIE

On ne meurt qu’une seule fois mais de plusieurs causes. C’est en tout cas ce que révèle une étude de l’Institut national d’études démographiques (INED) qui s’est penchée sur les certificats de décès remplis par les généralistes. Ces certificats sont exploités par le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) qui en tire des statistiques. D’après le rapport, en France les certificats contiennent en moyenne 2,4 causes de décès en 2011. Si près d’un quart des certificats ne mentionnait qu’une seule cause, la même proportion en indiquait plus de quatre. Le record pour un certificat étant de 20 causes.

Plus de motifs avec l'âge

Autre constat, la proportion des causes de décès a tendance à augmenter avec l’âge jusqu’à 80 ans. Entre 65 et 79 ans 24% des certificats comptent au moins quatre causes contre 14% à moins de 35 ans. Une augmentation qui s’explique par des « tableaux pathologiques » plus complexes pour les personnes âgées avec plus de comorbidités. Au-delà de 80 ans, l’étude constate une augmentation des décès ne mentionnant aucune cause, une statistique qui s’entend facilement « aux âges où l’on dit parfois que l’on meurt de vieillesse » soulignent les auteurs de l’étude. De la même manière si dans 10% des cas la cause d’un décès est inconnue ou mal définie, cette proportion est encore plus élevée pour les moins de 50 ans. Les décès des plus jeunes étant davantage dus à des causes dites « externes » (accident, suicide, homicide…) il y a alors intervention d’un médecin légiste et le certificat médical de décès ne parvient pas toujours au CépiDc.

Les causes associées trop négligées

Si sur les certificats de décès les médecins mentionnent toutes les maladies et problèmes de santé ayant pu causer la mort, les analyses finales ne se font que sur la cause principale du décès (aussi appelée cause initiale). Or d’après l’étude ne pas prendre en compte cette multiplicité de cause « conduit à sous-estimer la contribution de certaines maladies à la mortalité ». C’est le cas notamment pour les maladies endocriniennes ou du sang qui sont souvent mentionnées sur les certificats mais rarement sélectionnées comme cause initiale. Outre une harmonisation du recueil des causes qui varient encore sensiblement entre les pays, l’INED conseille également de prendre davantage en compte les causes dites associées : « sachant qu’avec l’augmentation de l’espérance de vie, on meurt de plus en plus souvent d’une combinaison de causes et non d’une seule » conclut l’étude. 


Source : lequotidiendumedecin.fr