L’HISTOIRE DU JOUR

Et si Freud n’avait pas tort

Publié le 07/06/2012
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L’étude publiée cette semaine dans la revue « Archives of General Psychiatry » devrait apporter du baume au cœur à ceux qui s’inquiètent de l’offensive actuelle contre la psychanalyse, et en particulier contre les théories freudiennes. « Notre travail met en évidence le premier mécanisme susceptible d’expliquer une des observations classiques de Freud selon laquelle la dépression se différencie de la tristesse normale par la présence d’un sentiment exagéré de culpabilité et la dépréciation de soi », explique le Dr Roland Zahn de l’université de Manchester. Son équipe et lui ont étudié par IRM le fonctionnement cérébral de patients en rémission d’une dépression sévère depuis plus d’un an et celui d’un groupe témoin de patients non dépressifs.

« Les images révèlent que les personnes qui ont eu un épisode dépressif arrivent moins bien à faire interagir deux régions du cerveau, l’une associée à la culpabilité (la région subgénuale) et celle liée à l’apprentissage de comportements adaptés (le lobe temporal antérieur), que les individus qui n’ont jamais souffert de dépression », souligne le Dr Zahn. Les chercheurs avaient demandé aux deux groupes d’imaginer une situation où ils se conduisaient mal vis-à-vis de leurs propres amis et de décrire ce qu’ils ressentaient. Étonnamment, le découplage entre les deux régions cérébrales n’est observé que chez les personnes ayant eu une dépression et qui reconnaissent un sentiment de culpabilité avec une tendance à s’autoflageller, mais pas chez ceux qui expriment de la colère ou ont tendance à accuser les autres.

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9138