L A rencontre aura duré onze heures, presque une demi-journée qui n'aura pas suffi au ministère de l'Emploi et de la Solidarité pour apaiser la colère des syndicats de personnels hospitaliers.
Dans la nuit de mardi à mercredi, après que les agents de la fonction publique hospitalière ont manifesté par milliers à Paris et en province, le « bilan d'étape » de la négociation en cours sur l'évolution des carrières hospitalières n'a satisfait presque personne.
Seuls les administratifs ont obtenu des avancées (ils représentent à l'hôpital 68 000 agents, 11 % de l'ensemble de la fonction publique hospitalière).
Les autres, ceux des filières ouvrière, technique et paramédicale - puisque la discussion procède par filières -, retourneront au ministère le 22 février pour une nouvelle séance de négociation.
Pour ce qui concerne les administratifs, l'ensemble des syndicats de personnels (CGT, FO, CFDT, UNSA, SUD, CFTC, CFE-CGC) et le SNCH (Syndicat national des cadres hospitaliers) soulignent la revalorisation substantielle d'environ 4 500 francs bruts mensuels accordée aux plus hauts « gradés » en fin de carrière. Au bas de l'échelle, la possibilité sera offerte aux agents administratifs d'accéder au poste d'adjoint, ce qui gonfle de 5 700 francs leurs émoluments de fin de carrière.
Cependant, « tout reste à faire pour les autres filières et notamment la filière soignante », résume l'UNSA. « Le gouvernement ne semble pas avoir compris ni entendu le mouvement social (de mardi) : il n'est revenu sur rien, alors que nous sommes devant une situation de pénurie qui demande que l'on rende ces métiers attractifs », enchérit la CFTC.
Un décalage
Encore plus remontée, la CGT parle de « provocation pour les soignants », met l'accent sur « le gros décalage (qui existe) entre ce que demandent les personnels mobilisés et ce que propose le gouvernement, des mesurettes ».
Les négociateurs n'ont manifestement pas dépassé le stade du dialogue de sourds. Quand pour les soignants, les pouvoirs publics mettent sur la table une revalorisation en fin de carrière d'environ 560 francs, un déroulement de carrière qui passe de deux à trois grades et une progression facilitée d'un grade à l'autre, les syndicats répondent en chur que « l'attractivité (des carrières) passe quand même beaucoup par les salaires ». Ce qui permet au ministère de l'Emploi et de la Solidarité de botter en touche : c'est chez Michel Sapin, ministre de la Fonction publique, que ça se passe. N'empêche, s'emporte FO, « le ministère pouvait obtenir d'autres arbitrages s'il en avait eu la volonté politique ». Le ping-pong est suspendu, pas interrompu. Le toilettage des carrières des quelque 80 métiers que recouvre la fonction publique hospitalière sera de nouveau à l'ordre du jour le 22 février, rue de Grenelle. Théoriquement, le temps presse, puisque le calendrier arrêté il y a dix mois par le protocole Aubry prévoit que les discussions soient closes à la fin mars.
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