Place aux femmes ! Priorité aux jeunes ! Le palmarès des « Grands Prix du Généraliste » que nous avons attribués la semaine dernière avec notre partenaire Groupe Pasteur Mutualité a, cette année, des airs de jouvence et de féminité. Nul besoin pourtant de faire dans le féminisme ou dans le jeunisme pour célébrer ce cru 2016. Il y a aussi des hommes parmi les primés et quelques retraités également parmi les finalistes ! Saluons plutôt cette édition comme une coïncidence heureuse et un passage de relais symbolique. À l’heure où la parité n’a encore déteint ni sur les élections ordinales, ni sur le scrutin des URPS, cette « prise de pouvoir » des consœurs sur leur destinée est plutôt sympathique. Quant aux jeunes, c’est bien la preuve qu’il ne faut plus les cantonner dans le repli sur soi, si typique, paraît-il, de la génération Y…
Mais, au-delà du profil des lauréats et des nommés, cette édition 2016 dit surtout quelque chose des challenges qui se présentent en soins primaires et de la façon dont les praticiens les relèvent. Depuis 1991, nos « G d’Or » rythment la longue marche de la profession. Et cette fois encore, ils sont un baromètre de cette extraordinaire capacité d’adaptation de la médecine générale. À commencer par le casse-tête démographique qui complique l’équation. Sur les 36 projets qui nous ont été adressés, un quart y avait trait de près ou de loin, qu’il s’agisse de Maisons de santé pluridisciplinaires ou de chantiers de réorganisation de la permanence de soins, par exemple. Autre tendance : les nouvelles technologies de l’information. Qu’elles soient au service de la prévention, de la formation, mais aussi des nouvelles structures de soins, elles servent de sésame dans plus d’un tiers des dossiers présentés. Signe des temps, enfin, certaines initiatives sont des réponses au vieillissement de la population, à la précarité ou aux migrants, défis qui impactent la société dans son ensemble, mais aussi, forcément, la médecine générale.
Reste une vraie originalité, qui distingue cette édition 2016. Les médecins primés ont tous, peu ou prou, en commun de mettre en œuvre des collaborations inédites : entre différents métiers de santé, entre la ville et l’hôpital, entre praticiens libéraux et salariés, entre soignants français et personnels autochtones, entre MSP et professionnels exerçant en solo… La démarche est encore inhabituelle. Nul doute qu’elle est annonciatrice, d’une nouvelle façon de travailler, particulièrement en médecine générale…
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