• La géolocalisation
Dans le Val-de-Marne et en Seine-Saint-Denis, des boîtiers électroniques ont été distribués par le conseil départemental à des médecins volontaires pour sécuriser leurs déplacements. En cas de problème, le praticien appuie sur ce boîtier. Il est mis en relation avec le centre 15. Le médecin du centre, qui peut entendre ce qui se passe, prévient la BAC (brigade anticriminalité) si la situation dégénère. « La géosécurité n’est pas la panacée mais elle permet aux médecins qui en bénéficient d’exercer dans une certaine sérénité », confie le Dr Bernard Le Douarin, qui a accompagné ce dispositif dans le Val-de-Marne où il préside l’Ordre départemental. Vingt médecins ont bénéficié d’un boîtier dans ce département mais aucun n’a eu à l’utiliser. La CSMF demande de mettre ce boîtier électronique à disposition de tous les médecins libéraux. Mais il coûte 200 euros pour deux ans. « Cela nécessiterait de trouver une source de financement », estime le Dr Le Douarin. Le Dr François Wilthien, vice-président de MG France, qui exerce depuis 40 ans en Seine-Saint-Denis, n’est pas convaincu par l’utilité du dispositif : « Ces boîtiers serviront plus à géolocaliser les agressions qu’autre chose ».
• Un numéro d’appel spécifique
Un numéro direct à la cellule de sécurité départementale destiné uniquement aux médecins a été ouvert dans de nombreux départements. Un référent sécurité a été affecté aux praticiens au sein des services de police et de gendarmerie. Ce dispositif permet aux médecins de signaler rapidement une agression. La CSMF souhaite que les signalements et dépôts de plainte en cas d’agression soient encore facilités. De nombreux médecins refusent de porter plainte. « Ils gèrent souvent ce traumatisme en discutant avec des confrères et ils reprennent leur activité », commente le Dr François Wilthien, vice-président de MG France.
• Des formations continues sur les conduites à tenir
Les conseils départementaux et régionaux ordinaux disposeront d’outils audiovisuels conçus avec l’Institut national de formation de la police nationale. Objectif : former les professionnels de santé à l’anticipation des situations génératrices d’agressions. Le but est de donner des conseils sur les conduites à tenir en cas de situation conflictuelle. « De telles formations sont très importantes car les agressions sont souvent une surprise », témoigne le Dr François Wilthien.
• L’équipement et l’agencement du cabinet
Le protocole a présenté plusieurs pistes pour renforcer la sécurité des cabinets (filtrage par digicode et interphone, porte blindée, alarme, télésurveillance et coffre sécurisé). Si ces dispositions sont nécessaires, elles sont parfois mises en place à contre-cœur. « Un cabinet médical qui devient Fort Knox, ce n’est pas génial », explique le Dr Wilthien, qui exerce depuis 40 ans à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) où il a été victime de plusieurs cambriolages. Selon ce médecin, la meilleure réponse aux agressions dans les zones difficiles est le regroupement des professionnels, avec un secrétariat et des consultations sur rendez-vous. « Dans les zones à risques, le tiers payant rendrait les cabinets moins attractifs en diminuant les liquidités », ajoute le vice-président de MG France.
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