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Publié le 16/12/2011
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Voici Zoely, nouvelle pilule monophasique

Développée par Theramex-Teva, Zoely est une pilule monophasique contenant un estrogène naturel, le 17 bêta-estradiol (17 bêta-E) et le nomégestrol acétate. Le 17 bêta-E a l’avantage, par rapport à l’éthinylestradiol (EE) utilisé dans de nombreuses autres pilules, d’avoir un impact beaucoup plus faible sur le métabolisme hépatique. Sa métabolisation est plus rapide et il agit moins sur les facteurs de coagulation. Il comporte ainsi moins de risque thromboembolique veineux. Zoely se prend selon un schéma 24/4.

L’étude SAMBA a comparé Zoely à une association drospérinone (DRP)/EE chez des femmes de 18 à 50 ans pendant 13 cycles (1). L’efficacité contraceptive appréciée par l’indice de Pearl (qui doit être ‹ 1) était de 0,31 avec Zoely et de 0,66 avec DRP/EE sur l’ensemble des femmes et de 0,38 et 0,81 respectivement, chez les femmes de moins de 35 ans.

Ayant peu d’impact hépatique, Zoely a une activité neutre sur les lipides, ne modifie pas la PA et a peu d’effet sur la coagulation. Cependant, elle a les mêmes contre-indications que les autres pilules : antécédents d’infarctus du myocarde, de phlébite et d’embolie pulmonaire. Le Dr Christian Jamin rappelle que le tabagisme seul n’est pas une contre-indication à la contraception estroprogestative ; c’est l’association de facteurs de risque (diabète, hypertension artérielle, hypercholestérolémie, hypertriglycéridémie, obésité, tabagisme, immobilisation…) qui est dangereuse.

Essure : stérilisation tubaire hystéroscopique.

Les indications de la stérilisation hystéroscopique (ou stérilisation tubaire ou encore contraception définitive) sont fondées sur la décision de la femme, dans le cadre de la loi du 4 juillet 2001. Les implants Essure sont composés de fibres de polyéthylène téréphtalate, d’un alliage de nickel et de titane et d’acier inoxydable. La technique de pose en ambulatoire est simple et rapide (elle s’effectue en moins de 10 min). Elle consiste à mettre l’implant dans la partie proximale de chaque trompe sous contrôle hystéroscopique. Le dispositif est guidé par un cathéter au moyen d’un canal opérateur de l’hystéroscope ; l’implant est ensuite déployé. Les fibres de l’implant induisent une réaction tissulaire d’occlusion de trompes dans les trois mois qui suivent la pose, période pendant laquelle il est nécessaire d’utiliser un autre moyen contraceptif. Après trois mois, un test de confirmation, radiographique ou échographique, doit être réalisé afin de contrôler le bon positionnement des implants et conformer l’occlusion des trompes. L’efficacité à cinq ans est de 99,74 % dans les essais pivots et le risque de grossesse est de 0,15 %. Selon le rapport de l’IGAS, la stérilisation tubaire hystéroscopique devrait être présentée parmi les moyens de contraception aux femmes concernées.

Cervarix : les nouvelles données de PATRICIA.

On s’en souvient : l’étude phase III PATRICIA avait montré que Cervarix, vaccin anti-HPV16 et 18, a montré une efficacité de 92,9 % vis-à-vis des lésions précancéreuses liées à ces deux HPV. Après un suivi de trois ans, les nouvelles données ont montré une protection croisée vis-à-vis des autres HPV non contenus dans le vaccin avec une efficacité globale vis-à-vis de l’ensemble des lésions CIN2+ de 70,2 %. Le suivi des jeunes filles vaccinées a permis en outre de confirmer la persistance de taux élevés d’anticorps, au moins pendant sept ans, et la bonne tolérance de l’adjuvant AS04, notamment l’absence de risque d’induction ou de réévaluation de maladie auto-immune.

Gardasil : les données du suivi à long terme.

Après vaccination par le vaccin quadrivalent Gardasil, les analyses intermédiaires du suivi à long terme montrent une persistance des taux de réponse vaccinale jusqu’à six ans après la vaccination. En termes de pharmacovigilance, le suivi américain à très grande échelle montre l’absence d’activation des signaux d’alerte préspécifiés sur la survenue de maladies auto-immunes et sur l’évolution des grossesses. L’étude Gardasil LFTU montre qu’aucune lésion CIN2+ n’a été observée chez les femmes généralement naïves pour le HPV à l’inclusion. Par ailleurs, aucune augmentation de l’incidence des lésions CIN associées à 10 génotypes non vaccinaux n’a été retrouvée.

 Dr EMMANUEL DE VIEL

Source : Le Quotidien du Médecin: 9060