CTUELLEMENT, en France, on estime que 100 000 personnes présentant une BPCO sont atteintes de cette affection à un stade où elle relève d'une oxygénothérapie au long cours à domicile et, pour 5 000 d'entre elles, une ventilation non invasive par voie nasale. Cette thérapeutique est en cours de validation pour cette indication.
Comme dans tous les pays industrialisés, ce chiffre augmente dans l'Hexagone si on en juge par le nombre de bronchopathies chroniques qui a presque doublé en dix ans et qui atteint aujourd'hui un chiffre de l'ordre de 5 millions chez des patients dont l'âge moyen se situe entre 60 et 80 ans. Longtemps peu invalidante car réduite à une toux et à une expectoration diurnes souvent banalisées par le patient, la maladie est donc longtemps ignorée et ne sera prise en compte par le patient qu'au stade des surinfections bronchiques ou de la dyspnée d'effort. Il n'est pas étonnant qu'elle soit découverte lorsque les dégâts anatomiques sont déjà importants.
A côté des BPCO et des asthmes de gravité sévère, plusieurs classes étiologiques sont à l'origine d'un handicap puis d'une insuffisance respiratoire avérée.
Les causes
de l'IRC
Les étiologies de l'IRC se sont modifiées avec le temps et sont représentées à l'heure actuelle par les maladies neuro-musculaires ou certaines maladies neurologiques dégénératives comme la sclérose latérale amyotrophique ; les séquelles de tuberculose bien que celles-ci aient tendance à diminuer compte tenu du vieillissement de la population concernée ; les déformations thoraciques restent également très présentes, et l'on voit progresser l'obésité à l'origine du handicap puis de l'insuffisance respiratoire grave. Le syndrome des apnées du sommeil est un peu à part puisqu'il n'entraîne pas de détérioration ventilatoire dans la majorité des cas, le jour ; certaines formes de syndrome d'apnées du sommeil évoluent vers l'insuffisance respiratoire chronique grave et les patients concernés sont alors exposés à des épisodes de décompensation et d'insuffisance respiratoire aiguë. Il n'en demeure pas moins que le syndrome des apnées du sommeil constitue un problème préoccupant de santé publique puisqu'il touche 2 % des femmes adultes et environ 4 % des hommes, au moins 50 000 personnes étant actuellement équipées la nuit d'un générateur de pression positive continue nasale. Le syndrome d'apnées du sommeil représente donc une entité à l'origine d'un réel handicap mais qui peut actuellement être pris en charge dans de bonnes conditions dans les formes avérées grâce à cette thérapeutique ventilatoire nocturne. Le problème de l'obésité, très fréquemment associé au syndrome d'apnées du sommeil, est en passe de devenir en France comme aux Etats-Unis (où elle touche près du quart de la population) un réel problème de santé publique.
Comme dans tous les pays industrialisés, la France connaît donc à travers le handicap respiratoire un problème majeur de santé publique générant un poids socio-économique notable.
D'après un entretien avec le Pr Jean-François Muir, chef du service de pneumologie (CHU de Rouen).
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