L'addiction sexuelle est-elle une réalité médicale ? Le débat vient d'être relancé par le cas du producteur américain Harvey Weinstein, accusé en cascade de harcèlement et de viol par une myriade de comédiennes. La question se pose dans les mêmes termes que lorsqu'elle a surgi en 2011, dans le sillage de l'affaire DSK.
Deux camps se font face. Dans le premier : les avocats de la défense (qui réduiraient volontiers leurs clients à des « malades du sexe » irresponsables de leurs actes) mais aussi les centaines de cliniques qui proposent aux États-Unis des traitements hors de prix contre l'addiction sexuelle. Dans le second camp – celui des experts, psychiatres et psychologues – les avis sont moins tranchés. Pas de données cliniques concluantes, pas d'inscription dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) : sur le papier, l'addiction au sexe n'est pas une pathologie, seul est reconnu un « trouble de l'hypersexualité » qui ne fait pas consensus – car si c'est bien ainsi qu'il doit être défini, faut-il alors aussi soigner les « hyposexuels » ?
Nombreux sont toutefois ceux qui insistent sur la nécessité de ne pas confondre le symptôme et la cause. « Si on va chez le médecin pour un rhume, il ne va pas diagnostiquer un trouble de l'éternuement. (...) Ainsi, le sexe n'est que la partie visible de l'iceberg », argumente à l'invitation de l'AFP le psychologue David Ley, auteur du livre « Le mythe de l'addiction sexuelle ».
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