Hépatite C : environ 400 000 personnes encore à dépister

Publié le 03/01/2001
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I L est recommandé de dépister en priorité les personnes ayant reçu des produits dérivés du sang avant 1991 et les usagers de drogue surtout avant 1980 (90 % de la population des toxicomanes contaminés, les changements de comportement dus au VIH ayant peu à peu fait baisser la prévalence de l'infection). D'autres populations à risque, comme les hémodialysés, rentrent également dans le cadre du dépistage. Enfin, l'existence d'une hypertransaminasémie inexpliquée doit faire pratiquer un sérodiagnostic. Le dépistage est essentiel à réaliser pour trois raisons : les risques que les personnes infectées ont de présenter des complications éventuellement mortelles, la nécessité de préserver l'entourage même si le risque de transmission y est faible et l'existence d'un traitement curatif (une guérison totale peut être obtenue chez 40 à 50 % des patients) ou de nature à ralentir les complications (cirrhose, hypertension portale, hépatocarcinome). L'hépatite C n'est pas diagnostiquée dans la majorité des cas du fait de la pauvreté des symptômes (asthénie). Entre 20 et 50 % des sujets guérissent spontanément. La majorité des patients est vue au stade chronique de la maladie, quand il n'y a plus de guérison spontanée possible.

Cinq facteurs prédictifs

Au moment de la découverte de la séropositivité pour le VHC, moins de 5 % des personnes sont des porteurs sains et les autres sont à des stades histologiques variés d'atteinte hépatique. Cinq facteurs indépendants sont prédictifs d'une évolution rapide vers les complications : l'âge supérieur à 40 ans, le sexe masculin, une durée d'évolution supérieure à 20 ans, une coïnfection par le VIH ou le VHB, une alcoolisation associée. Le passage à la chronicité concerne selon les auteurs de 50 à 90 % des patients. Le cancer se développerait chez 1 à 5 % des porteurs chroniques, une ou plusieurs décennies après l'infection initiale. Pour l'évolution vers la cirrhose (de 10 à 20% des cas), on peut classer les patients en trois catégories : un tiers va développer très rapidement une fibrose dans les dix premières années (les plus de 50 ans gros consommateurs d'alcool) ; un tiers aura une progression très lente ou une absence de progression vers la fibrose ; un dernier tiers se situe entre les deux et pose toutes les difficultés de la stratégie de dépistage. Les recommandations pour l'entourage portent uniquement sur le matériel de toilette qui doit rester à usage personnel. Les rapports sexuels doivent être évités pendant les règles ou en cas de lésions génitales. Aucun isolement social ne doit être fait.

Chiffres issus d'études ministérielles et d'enquêtes de type « Un jour donné » de l'AP-HP.

Dr Béatrice VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828