MEMOIRE DE LA MEDECINE
L ES traces hospitalières les plus anciennes en pays basco-béarnais suivent les chemins de Saint-Jacques. La Reconquista a libéré l'accès au grand pèlerinage de Compostelle et le contact avec les Arabes et les Juifs, plus avancés dans le domaine médical, se révèle fructueux.
Aux XII-XIIIe siècles, on recense 25 établissements dans le Béarn, dont beaucoup, par les services qu'ils rendent aux communautés villageoises, survivront jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. On peut encore voir aujourd'hui le sévère bâtiment de l'hôpital de Lacommande, la chapelle de l'abbaye de Sauvelade, la chapelle des hôpitaux d'Ordiarp, de Gabas, de Borce, l'ancien bâtiment transformé en ferme de l'hôpital de Garris, près de Saint-Palais ; tous sont reproduits dans l'opuscule sur l'histoire des hôpitaux dans les Pyrénées-Atlantiques édité sous l'égide la Société d'histoire des hôpitaux, avec le soutien de l'union hospitalière du Sud-Ouest.
Jusqu'en 1789, les hôpitaux sont régis par une institution coutumière basco-béarnaise, les Fors. Ainsi, les Etats du Béarn se préoccupent, dès 1713, de la formation des sages-femmes et des chirurgiens. Des cours de chirurgie et d'anatomie sont dispensés à Bayonne dès 1733. Mais à côté des médecins, auxquels les Fors réservent le contrôle et l'usage des drogues, on recourt dans les campagnes aux soins et à la panacée des « empiriques » dont l'intervenante la plus connue est la sorcière du village, la « pousouère », devenue au XIXe « brouche » ou « bruxa ».
Des « bienfaiteurs des pauvres » diffusent dans les campagnes quelques notions élémentaires pour les soins. Ainsi le chevalier de Béla, au XVIIIe siècle, compile 382 recettes.
De même, les fontaines et les sanctuaires thérapeutiques sont fréquentés autant pour leur action magique que pour leurs vertus thermales. L'étude scientifique des eaux pyrénéennes débute au milieu du XVIIIe. Un thermalisme social s'installe au service des pauvres malades, et il est à noter que, à l'exception de Salies-de-Béarn, la plupart des stations exploitées au XIXe et XXe étaient déjà connues à la veille de la Révolution : les Eaux Bonnes, Ogeu, Escot, Saint-Christau, Sévignac...
L'ouvrage s'achève par l'évolution des hôpitaux des villes : hôpital Saint-Léon de Bayonne, hôpital de Pau et asile Saint-Luc, hôpital marin d'Hendaye.
« Histoire des hôpitaux dans les Pyrénées-Atlantiques », de Christian Desplat, Pierre Peyré et Fabienne Poueys, en vente, 50 F port compris, à la Société française d'histoire des hôpitaux, hôtel-Dieu, 1, place de l'Hôpital, 69002 Lyon, tél. 04.72.41.34.01. Lundi, 13 h 30-17 h 30, et jeudi, 8 h-12 h.
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