M ALGRE trente années de disponibilité thérapeutique, les objectifs de contrôle tensionnel n'obtiennent que des résultats médiocres. Schématiquement, on considère que la moitié des hypertendus sont diagnostiqués, la moitié d'entre eux sont traités et la moitié seulement contrôlés. Plusieurs études ont montré que le succès du traitement antihypertenseur initial est un élément déterminant pour l'observance ultérieure de la prescription et l'obtention des objectifs tensionnels. Dans ce domaine, la notion de « persistance » est d'ailleurs un témoin plus fidèle que l'observance car elle désigne, à un moment donné, la proportion de patients qui a maintenu le traitement (sans adjonction d'un autre médicament et sans changement de classe thérapeutique). Il s'agit par conséquent à la fois du reflet de la satisfaction du patient (tolérance) et du médecin, de par l'efficacité sur les chiffres tensionnels.
Une étude sur 2 416 premières prescriptions d'antihypertenseurs
Dans une large étude de cohorte canadienne (Caro, 1999) portant sur 80 000 hypertendus, les patients dont la prescription avait le moins varié à six mois (persistance à six mois) étaient ceux sous inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC), en comparaison des autres classes thérapeutiques (inhibiteurs calciques, bêtabloquants, diurétiques). Ce résultat laissait présager que la nouvelle classe des antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (ARA II), d'efficacité comparable aux autres traitements de première intention et de meilleure tolérance allait obtenir un très bon taux de suivi.
L'étude ICE (Irbesartan Compliance Evaluation) a collecté les données longitudinales de 2 416 observations de premières monothérapies antihypertensives en France, en Allemagne et en Angleterre. A un an, la proportion de patients ayant gardé la prescription initiale a été comparée à celle des patients ayant nécessité un traitement supplémentaire ou un changement de classe thérapeutique. L'analyse a porté sur des groupes comparables en âge et en comorbidité. La persistance de la monothérapie initiale était de 34 % pour les patients sous diurétiques, de 42 % sous IEC, 44 % sous inhibiteurs calciques, 50 % sous bêtabloquants et 61 % sous irbesartan. Un moindre nombre de patients sous irbesartan a nécessité un traitement complémentaire (16,1 % vs 25,3 % avec les autres classes) et seulement 9 % a changé de classe thérapeutique ( vs 13,6 %).
L'irbesartan fait actuellement l'objet de deux études contrôlées en prévention de la morbi-mortalité chez des diabétiques de type 2 (initiative PRIME : Program for Irbesartan Mortality and Morbidity). Dans l'une, l'irbesartan est donné à des diabétiques hypertendus, qui sont à un stade précoce des complications rénales (microalbuminurie) ; dans l'autre, les malades ont une néphropathie évoluée. Les bénéfices du blocage du système rénine-angiotensine sont mesurés par la stabilisation de l'excrétion urinaire d'albumine, la clairance de la créatinine et la morbi-mortalité. Les résultats des deux études sont attendus pour le prochain congrès de la Société américaine de l'hypertension, en mai 2001.
D'après la communication des Prs J. Hasford (Münich) durant un symposium conjoint Bristol-Myers Squibb et Sanofi-Synthélabo à l'occasion du 2e congrès international sur les ARAII.
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