Huîtres et gastroentérite, la piste du norovirus se confirme

Publié le 10/01/2020
norovirus

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Crédit photo : J-Y SGRO/PHANIE

Alors que l’épidémie de gastroentérite bat son plein, Santé publique France s’est penchée plus spécifiquement sur les cas de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) potentiellement liées à la consommation de coquillages crus (huîtres principalement). Depuis début décembre 2019, « 179 déclarations obligatoires (DO) ont été transmises à Santé publique France » indique l’agence dans un communiqué publié ce jour. « Ce nombre est nettement plus élevé que les années précédentes ». Les signalements proviennent de pratiquement toutes les régions de France métropolitaine.

La grande majorité (138/179, 77 %) des TIAC sont survenues à partir du 23 décembre avec un pic autour du 25-27 décembre, les repas incriminés se regroupant autour du 24-25. Au total, 1 033 personnes ont été malades dont 21 (2 %) hospitalisées. Il s’agit très majoritairement de personnes de plus de 15 ans.

Les symptômes, principalement des diarrhées et des vomissements, ainsi que les durées d’incubation, « sont compatibles avec des infections à norovirus ou d’autres virus entériques », précise Santé publique France. Les analyses de selles réalisées par le Centre national de référence des virus des gastro-entérites confortent les soupçons. « Sur 15 selles examinées, nous avons détecté à chaque fois un norovirus », rapporte Henriette de Valk, responsable de l'unité infections entériques, alimentaires, zoonoses à Santé publique France.

Régulièrement impliqué dans les TIAC et les gastroentérites de l'adulte, ce virus est particulièrement contagieux et résistant. « Il est aussi connu pour donner des vomissements importants », d'où une transmission facilitée.

Dans ce contexte, la spécialiste appelle à être particulièrement attentif aux mesures d'hygiène, tout en relativisant. Si le pic de TIAC actuel est certes « inhabituel », les tableaux cliniques observés « ne témoignent d'aucune gravité particulière et sont généralement rapidement résolutifs ».

Reste à savoir si ce pic de TIAC peut expliquer l'explosion brutale des gastroentérites observée fin décembre. Même si des explorations complémentaires sont encore nécessaires, « il est probable que cela y ait contribué », estime Henriette de Valk. Une telle augmentation pourrait aussi témoigner d'un épisode de grand froid (mais cela n'a pas été le cas) ou de l'émergence d'un nouveau variant viral « mais nous n'avons rien observé de tel pour le moment ».

Suite à un signalement, les autorités sanitaires réalisent une enquête de traçabilité afin de remonter jusqu'à la zone de production des coquillages suspectés et des analyses de confirmation sont effectuées sur les zones concernées. À ce jour, plusieurs zones ont été fermées pour cause de contamination par des norovirus.  

Bénédicte Gatin

Source : lequotidiendumedecin.fr