L E terme hypopituitarisme regroupe un ensemble très hétérogène de pathologies de causes diverses - de l'adénome hypophysaire au crâniopharyngiome - et aux conséquences variées (baisse d'une ou plusieurs lignées hormonales d'origine hypothalamo-hypophysaire).
Entre 1992 et 1999, des endocrinologues britanniques ont suivi 1 014 patients atteints d'hypopituitarisme afin de déterminer précisément leur devenir. Ces 514 hommes, âgés en moyenne de 46,2 ans, et 500 femmes de 45,3 ans avaient été diagnostiqués depuis une douzaine d'années ; pour ce qui est des principales pathologies en cause, 573 d'entre eux présentaient des adénomes non fonctionnels, 118 des crâniopharyngiomes, 93 des prolactinomes et, chez 92 d'entre eux, un diagnostic d'hypopituitarisme idiopathique avait été porté. Après le diagnostic d'hypopituitarisme, 776 patients (77 %) avaient été opérés (410 interventions transphénoïdales, 317 trancrâniales et 49 autres interventions) et 353 (35 %) avaient été traités par radiothérapie (certains patients pouvant recevoir les deux types de traitement). L'hypopituitarisme affectait une seule sécrétion endocrine chez 229 des patients, deux chez 223 d'entre eux, 3 chez 345 enfin, les quatre axes étaient atteints chez 166 malades.
« Le taux de mortalité a été plus élevé chez les femmes, chez les patients plus jeunes, chez les personnes atteintes de crâniopharyngiome et chez les patients traités par radiothérapie », expliquent les auteurs. L'excès de mortalité a été attribué à des causes cardio-vasculaires, respiratoires (en raison probablement de la mise sous corticothérapie qui favorise les infections bronchiques) et à des causes cérébro-vasculaires (en particulier chez les patients traités par radiothérapie). Il n'existe pas, dans cette étude de lien entre le type de déficience hormonale et le pronostic, à l'exception néanmoins des patients présentant une insuffisance en gonadotrophine non traitée.
« The Lancet », Vol 357, pp. 425-426, 10 février 2001.
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