Depuis le commencement du XIXe siècle, c’est-à-dire depuis le grand essor imprimé à la médecine par les méthodes modernes, la longévité s’est accrue de sept ans : la moyenne de vie était de 30 ans ; elle est aujourd’hui de 37 ans…
« Le médecin, dit le Pr Cruveilhier, doit être homme de science et honnête homme. » Il aurait dû ajouter : homme du temps où il vit, comme du pays où il exerce. Il faut donc au médecin trois sortes de qualité : morales, scientifiques et sociales.
Les qualités morales nous sont enseignées par Hippocrate : « Le médecin et la sagesse sont inséparables. La médecine met en pratique tous les préceptes de la sagesse :le mépris de l’argent, la modération, la décence, la probité, la douceur, l’affabilité, la gravité, la juste appréciation des choses de la vie, l’éloignement de toute crainte superstitieuse, le respect pour la divinité vers laquelle la médecine ramène sans cesse.»
Quant aux garanties scientifiques, il est peu de professions qui en offrent d’égales : aucune des branches des connaissances humaines ne doit être étrangère au médecin. « L’ignorance est un crime, dit Buchan, lorsqu’il s’agit de la santé et de la vie des hommes.» Le Pr Serres est encore plus explicite : « Il n’est pas plus permis au médecin d’être ignorant qu’au soldat d’être lâche ! » Tout médecin doit donc à la confiance publique une instruction solide.
Telles sont les qualités qu’on exige du médecin, tels sont ses devoirs. Quant à ses droits, il ne lui est pas souvent permis d’en jouir, grâce aux erreurs et aux préjugés qui égarent le peuple sur son compte.
Pour beaucoup de personnes peu éclairées de nos campagnes, un médecin est celui qui s’occupe de médecine ; toute personne qui passe pour conseiller des remèdes est qualifiée médecin. Le charlatan qui vend son onguent sur la place publique, le colporteur qui va dans les campagnes offrir, avec les épices et les aiguilles, le vermifuge ou l’élixir de longue vie ; le rebouteux qui prétend à la science des fractures et des luxations ; les médicastres, accrédités dans les villages, qui vendent des paquets de simples bons à guérir tous les maux ; les empiriques qui rançonnent l’ignorance et la superstition ; les illuminés, les prétendus sorciers, tous, indistinctement sont consignés sous le nom de médecins !
Le médecin lui-même, le vrai n’est qu’un privilégié favorisé entre tous, par suite de quelque faveur spéciale qu’il tient probablement des relations sociales que sa position et sa fortune lui ont procurées et qui lui ont valu la place qu’il occupe ! Cette erreur, cette confusion grossière de l’homme instruit et honnête avec tous les charlatans connus ne peut être que très préjudiciable au médecin.
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