Ils se sont lancés ou s'y préparent

Publié le 11/02/2019
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« Le Quotidien » a contacté des praticiens ayant expérimenté la télé-expertise ou en passe de le faire.

L'accès aux spécialistes dans les zones sous-dotées est un des motifs récurrents. « Je sollicite une dermatologue pour connaître la conduite à tenir vis-à-vis d'un patient qui a une lésion cutanée suspecte. La dermatologue m'indique s'il y a besoin de réaliser une exérèse ou de lui adresser le patient rapidement, explique le Dr Élodie Cucheval, généraliste à Liancourt (Hauts-de-France), qui utilise depuis 2015 un dispositif de télé-expertise mis en place par l'URPS dans un territoire en manque de dermatologues. Je l'ai intégré dans ma pratique, je l'utilise fréquemment c'est très utile ».

Même intérêt exprimé par le Dr Stéphanie Fontaine, généraliste dans un dispensaire de Mayotte, où existe une pénurie de spécialistes. « Nous avons besoin d'avis, la télé-expertise serait utile ». La reconnaissance du travail de coopération qui existe déjà est saluée. « Actuellement, les généralistes demandent l'avis de confrères par téléphone ou par mail, poursuit ce médecin. Nous avons des patients conjoints avec des cardiologues ou des endocrinologues, il faut ajuster les traitements. C'est bien que ce soit valorisé ».

Dans le Grand Est, le Dr Jacques Hinschberger, généraliste, et le Dr Catherine Gilliot, dermatologue, participent à une expérimentation financée par l'agence régionale de santé (ARS). Équipé d'un chariot de télémédecine et d'une plateforme sécurisée, ils peuvent réaliser téléconsultation et télé-expertise. « En cas de doute sur une lésion cutanée, j'envoie une photo à ma consœur dermatologue, elle me conseille et j'agis », détaille-t-il. Pour le médecin requis, la télé-expertise est un atout. « Nous sommes débordés, ça permet de prioriser certains patients, c'est un outil de tri ». Si l'expérience est positive, l'intérêt financier n'est pas au rendez-vous, confie le Dr Hinschberger. « Le chariot financé par l'ARS a coûté 12 000 euros mais par rapport à la rémunération des actes pour mes confrères qui souhaitent se lancer le compte n’y est pas ! »

S.M.

Source : Le Quotidien du médecin: 9723