Alors que l’égal accès à l’IVG sur l’ensemble du territoire reste un enjeu de santé publique, une étude de l’Observatoire régional de santé (ORS) d’Ile-de-France permet de dresser un état des lieux partiel de la situation française.
Sur les 216 442 IVG pratiquées en 2017, dont 202 206 en France métropolitaine, 52 080 IVG l’ont été en Ile-de-France, soit un taux de recours de 17,4 ‰. Ce taux est au-dessus de la moyenne nationale, établie à 14,8 ‰, et place la région en deuxième position en matière de recours à l’IVG après la Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Le territoire francilien enregistre par contre un taux de recours inférieur à la moyenne nationale chez les mineures. En 2017, 2,9 % des IVG ont été pratiquées chez les femmes de moins de 18 ans en Île-de-France, contre 3,6 % en France métropolitaine et 3,9 % pour la France entière. « De façon générale, on note une légère tendance à la baisse du recours à l’IVG dans cette tranche d’âge dans l’ensemble du territoire national », notent les auteurs de l’étude.
Un autre enseignement de l’étude porte sur le redéploiement de l’offre de soins, avec une augmentation de l’offre en ville et une réduction de l’offre hospitalière. Ainsi, en 2017, un peu plus d’une IVG sur trois réalisée par les médecins libéraux ou en centre de santé. Malgré une densité de professionnels de santé pratiquant l’IVG supérieure à la moyenne nationale, une forte disparité infrarégionale est constatée : si Paris compte 28 médecins ayant pratiqué au moins une IVG pour 100 000 femmes en âge de procréer, le département des Yvelines n’en dénombre que 8 pour 100 000 femmes. « De façon générale, l’amélioration de l’offre en ville observée dans la région peut traduire une orientation plus précoce et un parcours de soins moins complexe pour les femmes demandeuses », soulignent les auteurs.
De fait, un recours plus important aux IVG médicamenteuses est constaté : de 59 % en 2015 à 67 % en 2017. Dans le même temps, les IVG sont pratiquées plus précocement : 80 % des IVG interviennent avant les 9 semaines d’aménorrhée et 5 % après 12 SA. Pour les auteurs, ces données traduisent un meilleur accès à l’IVG grâce au développement de l’offre en ville. Ainsi, « la Seine-Saint-Denis, où le nombre des médecins libéraux pour le nombre d’IVG réalisées par les femmes du département est le plus faible, reste également le département qui comporte le taux le plus élevé d’IVG tardives (7 % d’IVG réalisées après 12 SA vs 5 % dans la région) », analysent les auteurs, qui estiment par ailleurs que « la pratique de l’IVG en cabinet médical de ville paraît globalement être un bon axe pour l’amélioration de l’accès de proximité à l’IVG ».
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