IVG pour choisir le sexe de l’enfant : débats en Grande-Bretagne et en Suisse

Publié le 24/02/2015

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En Grande-Bretagne, pays dans lequel le délai légal pour avorter est un des plus larges (24 semaines), la polémique autour d’IVG eugénistes pour sélectionner le sexe de l’enfant inquiètent de plus en plus. A vrai dire, cela fait déjà un certain temps que l’on redoute de telles pratiques, notamment dans certaines communautés étrangères où la préférence culturelle pour les garçons est forte. L’affaire vient de rebondir à la Chambre des Communes où un amendement a été discuté récemment destiné à interdire explicitement l'avortement motivé par le choix du sexe de l'enfant.

L’amendement a été repousé par 292 voix contre 201. Et la ministre de la Santé Jane Ellison s'est élevée contre, déclarant que l'avortement sélectif en fonction du sexe était "déjà illégal". Plusieurs députés ont cependant défendu la nécessité d'une telle mesure parce que la loi n'évoque pas spécifiquement cette pratique. "Cet amendement est nécessaire car il n'y a pas de paragraphe explicite dans la loi britannique sur l'avortement sélectif suivant les sexes", a affirmé la députée Fiona Bruce qui a présenté le texte ajoutant qu'en 1967 quand la loi sur l'avortement a été adoptée la technologie ne permettait pas de déterminer le sexe du foetus. Les députés opposés à l'amendement ont à l’inverse jugé qu'une interdiction explicite de cette pratique serait inapplicable et aurait des conséquences inattendues en compliquant notamment l'accès des femmes à l'avortement.

La question d’une dérive eugéniste des IVG n’agite pas que la Grande-Bretagne. En Suisse, pays qui n’autorise l’IVG que jusqu’à 12 semaines, le Conseil fédéral songe désormais à interdire aux parents de connaitre le sexe du fœtus avant ce délai. On se souvient qu’en France aussi la discussion sur ce thème avait été vive avant que Martine Aubry n’allonge le délai légal de l’IVG de 10 à 12 semaines en l’an 2000. Un rapport commandé au préalable au Pr Israël Nisand avait évoqué ce risque.


Source : lequotidiendumedecin.fr