Le futur médecin du roi Louis XIIl est né à le 22 juillet 1551 à Hauteville-le-Guichard, dans la Manche, où son père, passé à la Réforme et qui avait rencontré Calvin à Genève, exerçait la profession de chirurgien.
Immatriculé dans les registres de la faculté de médecine de Montpellier le 27 août 1571 et fait docteur dans cette ville en 1575, Héroard avait auparavant participé à la bataille de Moncontour en 1569 où il fit la connaissance de Jacques Guillemeau, chirurgien du roi. Grâce à son entremise, il entra au service de Charles IX comme hippiatre, « médecin en l’art vétérinaire » chargé des chevaux. C'est, à ce jour, la plus ancienne mention française du terme « vétérinaire » que l'on ait trouvée. le titre octroyé à Jean Héroard par le roi de France devait sans doute tout à la passion de celui-ci pour la chasse et pour l’équitation. Comme l’écrit Héroard dans la préface de son « Hippostologie », le roi prenait « un singulier plaisir à ce qui est de l’art Vétérinaire, duquel le subject principal est le corps du Cheval. ». Cet ouvrage très technique, paru en 1599, dont le titre peut se traduire par « discours au sujet des os du cheval », décrit les os du cheval avec une grande rigueur. On y reconnaît parfaitement les reliefs des os et même les sutures du crâne sont abondamment décrites. Les dénominations utilisées se fondent sur l'analogie de forme avec des objets de l'époque. Cette œuvre complétait celle de Carlo Ruini, l'« Anatomia del cavallo » publiée un an auparavant.
[[asset:image:3206 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]Jean Héroard après avoir été le médecin ordinaire de Charles IX et de Henri III dont il réalisa l'autopsie, gagna la confiance d’Henri IV. Sous le règne de celui-ci, il eut le bonheur de s’introduire auprès du duc de Bellegarde et, grâce à sa protection il obtint le brevet de premier médecin du Dauphin qui naîtrait de la reine Marie de Médicis.
Un exceptionnel témoignage sur les années de jeunesse de Louis XIII
Après la naissance du futur Louis XIII, Héroard tint pendant 27 ans un journal quotidien du développement du jeune prince. Ce journal contient des milliers de détails sur la vie quotidienne du Dauphin : son réveil, son repas, ses jeux, ses humeurs, ses fonctions physiologiques... Ainsi le 16 février 1604, Héroard note : « Esveillé a sept heures et demie, levé ; bon visage. A unze heure, disné ; A trois heures, gousté. Il fait tirer le Capitaine Richard de sa harquebuse tue un pigeon, il dit « A diré (je le dirai) a papa ». Mr de Mansan ayant cela dit que doresnavant il ne faloit faire devant luy, at qu’il diroit tou, at qu’il escoutoit tou sans faire semblant de rien. En se souriant il se prend a dire en chantant « je tui (suis) bon bon gachon (garçon) je ne pante a nu ma » (je ne pense a nul mal). » Ce journal qui constitue une somme de six mille pages réunies en six volumes, dont le manuscrit est conservé à la Bibliothèque Nationale va donc bien au-delà du registre d’hygiène qu’il voulait être à l’origine pour se transformer en une fascinante chronique de la cour, fourmillant d’anecdotes sur les premières années du Prince. Le 15 mai 1610, alors qu’Henri IV, vient d’être assassiné, Héroard n’oublie pas de consigner dans son journal les larmes de l’enfant qui vient d’apprendre la mort de son père.
[[asset:image:3211 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]Jean Héroard est mort au camp de la Rochelle le 8 février 1628 dans sa soixante-dix-huitième année, au service du roi, son maître, « à la santé duquel il s'était entièrement dédié, moins curieux de richesse que de gloire et d'une incomparable affection et fidélité ».
Charles Bouvard, médecin de la Faculté de Paris, lui succéda dans sa charge de premier médecin de Louis XIII.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature