CIMAISES
Yrjö Edelmann et Christian Renonciat. Dans son exposition intitulée « Le froissé des choses », la galerie Alain Blondel propose une confrontation de deux artistes singuliers, qu'on pourrait qualifier de magiciens. Leurs uvres respectives relèvent en effet de la prouesse technique. Le premier, Edelmann, peint sur ses toiles des papiers chiffonnés, déchirés et emballés, comme s'ils étaient en trois dimensions. Il en représente les plis, les reliefs, les creux, les ombres avec une dextérité exceptionnelle. Ce travail de trompe-l'il est résolument interactif en ce qu'il repose essentiellement sur l'effet produit sur le spectateur. L'effet est saisissant, l'illusion parfaite.
Quant à Renonciat, il sculpte dans du bois des formes abstraites, en jouant également sur notre perception : il travaille avec une extrême application ses pièces de bois, jusqu'à feindre de faire apparaître artificiel le naturel. Ses ruses sont très ingénieuses.
Deux manipulateurs, l'un et l'autre très doués.
Galerie Alain Blondel. 4, rue Aubry-Le-Boucher, 75004 Paris. Jusqu'au 27 février.
Rouge. Voir rouge, Armée rouge, rouge à lèvres, Croix-Rouge, rouge sang, poisson rouge... aucune couleur n'est plus présente que le rouge dans notre vie quotidienne, dans notre langage, dans notre symbolique. Couleur universelle, le rouge est aussi vieux que notre Histoire. Non seulement il est partout, mais en plus il se décline en variétés innombrables : le vermeil, le carmin, le pourpre, le grenat, le rouille... Valérie Cueto a choisi de l'honorer dans le cadre d'une exposition brillante, autour d'une belle distribution. On y trouve des uvres venues de partout, tantôt anciennes (commode en laque japonaise du XIXe, masque de Côte d'Ivoire...), tantôt contemporaines (installation de Man Ray, Hot Iron, autour du petit livre rouge de Mao). Des toiles irradiantes de Velickovic au « Sein brûlé » en plastique de César, en passant par une robe éclatante très Haute Couture de Thierry Mugler, par le « Lénine » rouge de Warhol (notre photo), ou par le « Tableau clou rouge antizérotique » de Bernard Aubertin..., ce bric à brac joyeux est sympathique et tonifiant.
Galerie Valérie Cueto - 10-12, rue des Coutures-Saint-Gervais, 75003 Paris. Jusqu'au 15 février.
Patrick Seegers. L'artiste allemand a découvert le monde du verre il y a une dizaine d'années. Aujourd'hui, il traite ce matériau avec passion. La galerie Scremini présente quelques-unes de ses pièces, destinées à une fonction quotidienne, et dont chacune est unique. Seegers sculpte dans la cire la forme qu'il veut donner à une vasque, une coupe, un vase... et la recouvre de plâtre. Après le séchage, c'est le verre qu'il fait couler lentement sur le moule, et lorsque celui-ci a refroidi, il est poli à l'huile. Cette technique, vieille de plusieurs siècles, Seegers l'a patiemment acquise, pour livrer aujourd'hui des uvres rares et délicates, des objets qui semblent avoir un long passé derrière eux. Seegers est un artisan et un artiste. Il marie tradition et poésie.
Galerie Clara Scremini - 99, rue Quincampoix, 75003 Paris. Jusqu'au 17 février.
Les objets en céramique que crée cette artiste brésilienne qui vit à Sao Paulo et qui expose pour la deuxième fois à Paris, ont un style et une technique de fabrication recherchés. Sa manière juste de traiter la surface, la pigmentation et la patine, alliée à une cuisson à haute température, impriment à ses objets une qualité qui dépasse le décoratif et l'utilitaire, en faisant des pièces d'art harmonieuses. Si l'on perçoit l'influence de la céramique japonaise stylisée, les couleurs chaudes et tropicales du Brésil leur confèrent une originalité séduisante.
Centre culturel franco-brésilien (01.44.78.01.97) jusqu'au 4 février, de 15 h à 18 h ou sur R.D.V.
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