L A Chine a engagé une réforme de son système de santé introduisant la concurrence entre les hôpitaux et les médecins, selon certains responsables gouvernementaux, au risque d'accentuer les inégalités entre riches et pauvres.
« Du fait de l'amélioration générale du niveau de vie, nous offrons un système de soins différencié aux gens en fonction de leurs différents revenus », a déclaré un haut fonctionnaire du ministère de la Santé lors d'une rencontre avec la presse étrangère. « Il faut répondre aux besoins des gens disposant de revenus et d'attentes plus élevées. »
Ce responsable, qui a requis l'anonymat, a expliqué que la Chine allait séparer les 16 600 hôpitaux du pays en deux secteurs, lucratifs et non lucratif. Plus d'un millier d'établissements sont déjà gérés par le secteur privé, souvent avec des capitaux étrangers.
Le secteur commercial offrant « un service de qualité et des salaires plus élevés, attirera un plus grand nombre de malades et de meilleurs docteurs en provenance des hôpitaux publics », a expliqué le président d'un hôpital de Shanghai citépar la presse officielle.
Mais le responsable du ministère de la Santé a estimé que la réforme n'entamait en rien l'égalité devant les soins dans un pays encore théoriquement socialiste.
« Toute vie est précieuse et chaque patient est soigné équitablement », a-t-il assuré, précisant que la différence entre les deux secteurs ne porterait que sur l'environnement hospitalier, par exemple l'hébergement en chambre individuelle ou collective.
Le responsable a cependant reconnu que le système hospitalier avait été récemment « choqué » par la mort d'un enfant de trois ans, refusé par plusieurs hôpitaux parce que ses parents ne pouvaient payer d'avance les frais médicaux.
Le haut fonctionnaire a admis que « dans certaines régions » les hôpitaux n'appliquent pas à la lettre la politique voulant que tous les malades soient admis, même s'ils n'ont pas les moyens de régler leur hospitalisation.
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