Brève

La fin du rêve du cosmonaute

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Publié le 08/09/2016

Née en 1982, Elitza Gueorguieva fait partie de ces jeunes auteures qui attirent l’attention dès qu’on les découvre. Son premier roman Les cosmonautes ne font que passer semble largement autobiographique. Comme l’héroïne de ce roman, elle a sept ans lors de la chute du mur de Berlin en 1989 et vit en Bulgarie avec ses deux parents. L’histoire raconte cette petite fille qui vit d’abord dans une dictature communiste très idéologique mais sûr de ses valeurs immuables. La fin de ce monde ne correspond pas seulement à la fin d’un rêve incarné par son grand-père communiste et résistant. C’est aussi le terme des illusions et l’avènement d’un monde pas si enviable. « Maintenant c’est officiel : il n’y a plus rien à manger, il n’y a plus rien à vendre dans les magasins, et rien avec quoi acheter. » Exemple aussi avec le cosmonaute Youri Gagarine qui n’est plus un héros communiste, mais seulement un russe usurpateur. La corruption, la mafia, le libéralisme à outrance, l’accaparement des richesses et des biens publics émergent dangereusement. Pis encore, la jeune fille devient une adolescente rebelle, fan de Kurt Gobain, coiffée d’une crête de couleur et habillée de vêtements troués. Sa meilleure amie Constanza, est partie vivre en Grèce avec ses parents. Toutes les personnes sensées fuient cette ambiance devenue délétère. La jeune narratrice quant à elle souhaiterait rester dans son pays. Mais combien de temps résistera-t-elle encore ?

Les cosmonautes ne font que passer, Elitza Gueorguieva, 16,50 euros, éditions Verticales, 181 pages.


Source : lequotidiendumedecin.fr