Liz, médecin praticien hospitalier au service de pédiatrie de Saint-Joseph, à Londres, est une professionnelle aguerrie. Pourtant, lorsque son amie Jess arrive aux urgences avec Betsey, sa fille de 10 mois, un abîme s’ouvre sous ses pieds. Le nourrisson présente une fracture crânienne qui ne correspond pas du tout au récit de la mère au foyer (qui évoque une banale chute d’enfant). Si Liz, dans un premier temps, défend son amie, elle doit ensuite accepter, la mort dans l’âme, de suivre le protocole en contactant la police et les services sociaux.
Au fil du roman, le lecteur découvre le point de vue des différents protagonistes (mari, amies, enfants). Et, de rebondissement en rebondissement, comprend ce qui s’est véritablement passé.
Pour écrire ce livre poignant, Sarah Vaughan, qui a naguère travaillé pendant onze ans en tant que journaliste au Guardian, a consulté des experts en pédiatrie, obstétrique, psychiatrie, TOC liés à la maternité et protection de l’enfance. Son intrigue, loin de la fiction abracadabrantesque, décrit une situation extrêmement réaliste.
L’écrivaine s’est autant intéressée aux difficiles conditions de travail de Liz, scrupuleuse et passionnée – gardes de nuit, chef caractériel, angoisse de la faute professionnelle, vie personnelle souvent reléguée au second plan… –, qu’à la détresse de Jess, mère de famille assaillie par les injonctions sociales – après un accouchement traumatisant, elle sombre dans l’isolement psychologique et la dépression.
Pourtant, grâce à ses personnages obstinés, à plusieurs passages lumineux et à son écriture sensible, ce page turner se révèle aussi un formidable roman sur la puissance de l’amitié et la possible félicité de la maternité.
Céline Reichel
Autopsie d’un drame, Sarah Vaughan, éditions Préludes, 19,90 euros, 448 pages
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