Devenue une spécialité à part entière en 2004, la médecine générale peine à attirer les futurs praticiens.
« La médecine générale fait partie des rares spécialités à ne pas faire le plein (214 postes non pourvus, NDLR), déplorent les Généralistes-CSMF. Cela n’est pas vraiment surprenant tant les conditions d’exercice peuvent sembler rédhibitoires. Il est urgent de réformer les études de médecine afin que les étudiants puissent être encore mieux informés et formés sur ce qu’est vraiment l’exercice libéral. »
Le Syndicat national des jeunes généralistes (SNJMG) observe que 70 % des postes vacants dans cette spécialité l'ont été en Ile-de-France. « Malgré des progrès en matière de valorisation de la filière universitaire, la crise d'attractivité de la médecine générale n'est toujours pas résolue », analyse le syndicat.
« La médecine générale reste un choix par dépit, reconnaît le Dr Anas Taha, président du Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG). On demande au généraliste d'être un pivot mais on ne le lui donne pas les moyens de l'être. À l'université, la médecine générale est parfois méprisée par les enseignants d'autres disciplines. Dès le début du cursus, on fait peser un poids aux étudiants en leur faisant intégrer que choisir la médecine générale est un échec. »
Le médiocre indicateur d'attractivité a aussi une origine « mécanique », et mérite d'être pondéré. « Ce qui est rare est cher et les spécialités les moins dotées en postes partent plus vite, analyse Stéphane Bouxom, porte-parole de l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG).
Selon lui, la médecine générale pâtit d'avoir l'effectif le plus étoffé en postes (plus de 3 100 pourvus, CESP inclus) ; les aspirants étant quasi-assurés d'avoir un poste, ils n'ont pas l'obligation de décrocher un bon classement. Ceci explique en partie que la majorité des futurs généralistes sont classés en seconde moitié de promotion. Le porte-parole de l'ISNAR-IMG veut croire que la tendance peut s'inverser. « De plus en plus d'internes choisissent notre spécialité par vocation ou pour la qualité de la formation et l'attrait de la pratique », affirme Stéphane Bouxom.
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