Il ne faut point donner des remèdes aux malades qui ne les aiment point ; quand vous croiriez que la vie en dépendrait, ne vous entêtez pas à les donner.
Il est quelquefois donc nécessaire, dans les cas les plus graves, d’être spectateur oisif des mouvements et des erreurs de la nature et de se retirer sans rien ordonner, laissant le malade dans le bourbier parce qu’il est prévenu de l’inutilité des remèdes et qu’il convient de flatter ses idées.
Il en est d’autres qui sont insatiables de remèdes, lesquels n’étant jamais indifférents, sont meurtriers lorsqu’ils ne conviennent pas. Alors, on est mieux récompensé de suivre l’usage de ces médecins dont le papier, toujours trop court, semble plier sous le fardeau de l’ordonnance.
Ne dites pas qu’il faut vivre avec certaines incommodités, comme avec ses ennemis domestiques, que le tempérament ne se refond point : car ce langage est détesté. Les mélancoliques, les hypocondriaques, les vaporeux veulent des remèdes ; les boutiques des apothicaires en sont fort pleines ; donnez-en et votre charge est faite.
(« Caractères des médecins ou l’idée de ce qu’ils sont communément et de ce qu’ils devraient être », par ***, docteur en médecine, extrait repris dans « La Gazette médicale du Centre », 15 novembre 1927)
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