La survenue récente d'un AVC double le risque de démence

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Publié le 31/08/2018
avc demence

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Crédit photo : PHANIE

La survenue récente d'un accident vasculaire cérébral (AVC) multiplie par deux le risque de développer une démence, suggère une étude publiée dans « Alzheimer's & Dementia ».

L'augmentation du risque de démence après un AVC est un phénomène connu. Afin de quantifier ce risque, cette méta-analyse a compilé les résultats de 48 études, correspondant à 3,2 millions de participants et 371 688 cas d'AVC. Dans le détail, 36 études (34 prospectives et 2 observationnelles) ont analysé le lien entre prévalence des AVC (cas existants) et incidence de démence toutes causes (1,9 million de personnes et 240 471 AVC), et 12 études prospectives ont porté sur le lien entre incidence des AVC (nouveaux cas) et incidence de démence toutes causes (1,3 million de participants et 131 217 AVC).

AVC : un facteur de risque indépendant de démence

Forts de ces données et malgré les hétérogénéités d'une étude à l'autre, les auteurs ont pu mettre en évidence « des preuves solides appuyant un risque significativement accru de démence toutes causes chez les personnes ayant des antécédents d'AVC ».

En effet, un antécédent d'AVC multiplie par 1,69 le risque de démence. Ce risque est d'autant plus fort pour les nouveaux cas d'AVC puisqu'il est multiplié par 2,18. Ces résultats suggèrent « que le risque est plus grand au moment de l’apparition de l’AVC », soulignent les auteurs.

Après ajustement sur différents facteurs de risque de l'AVC tels que l'hypertension artérielle ou le diabète, le risque de démence reste fort. L'AVC apparaît donc un facteur de risque de démence indépendant.

Prévenir les AVC pour prévenir les démences

Les auteurs estiment par ailleurs que les variations du risque pourraient s'expliquer par certaines caractéristiques de l'AVC, telles que la localisation et l'étendue des lésions cérébrales. Par ailleurs, le risque de démence après un AVC semble plus important chez les hommes.

La prévention de la démence passe donc par la prévention des AVC. « En favorisant un mode de vie sain qui réduit le risque d'AVC et une prise en charge attentive des patients ayant déjà subi un AVC, nous sommes susceptibles de réduire le risque de démence », indique au « Quotidien » David J. Llewellyn, un des auteurs de l'étude.


Source : lequotidiendumedecin.fr