Après avoir fait ses études à Nantes, René Laënnec obtient son premier poste à l’hôpital de la Charité où ses recherches le poussent à étudier plus particulièrement les maladies pulmonaires et la cirrhose du foie. On le retrouve, ensuite, en 1812 à l’hôpital Beaujon puis, en 1814, à l’hôpital de la Salpêtrière où il passe le plus clair de son temps à soigner les grands blessés de guerre.
Une idée née en regardant des enfants jouer
Sa réputation ne fait grandir et il est nommé en 1816 à l’hôpital Necker où toute la fine fleur des médecins français et européens vient suivre sa clinique. Le 17 février de cette année-là, le praticien breton originaire invente le stéthoscope. L’idée lui en a été donnée par des enfants qui jouaient sous les décombres des guichets du Louvre. L’un d’eux grattait l'extrémité d'une longue poutre avec la pointe d'une épingle alors qu’à l'autre extrémité, l’oreille collée à la poutre, les autres enfants se bousculaient pour recueillir les sons.
[[asset:image:4441 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]Quelques jours plus tard, alors qu’il est au chevet d'une jeune cardiaque, il demande une feuille de papier à lettre, la roule en cylindre, appuie une extrémité contre la poitrine de la patiente et l'autre contre sa propre oreille. Le double bruit du cœur et celui de la respiration de la malade lui parvient avec netteté. Laënnec vient d’inventer le sthétoscope. Avec son grossier instrument, il peut entendre les bruits anormaux du cœur mais aussi le bruit de l’air circulant dans les bronches. Le grand cardiologue Roger rendit ainsi hommage à la découverte de son glorieux prédécesseur dans un discours en 1868, à l’Académie des Sciences : « Laënnec, appuyant l'oreille sur la poitrine des malades, entend le premier cri des organes souffrants (et, pour les organes contenus dans la cavité pectorale, ce n'est point une métaphore) ; le premier, il comprend, il note ces plaintes variées, ces modulations expressives des tubes aérifères et des orifices du cœur ; le premier, il saisit et fait connaître ce langage pathologique jusqu'alors incompris et même inentendu. Désormais, le praticien, doué d'un sens de plus et avec une puissance d'investigation singulièrement augmentée, pourra lire, pour ainsi dire couramment, les altérations qui se cachent dans les profondeurs de l'organisme, et ainsi l'oreille ouvre à l'esprit un monde nouveau ».
Après que Laennec ait perfectionné son stéthoscope en en construisant quelques modèles en bois, Pierre Plorry l’améliorera encore en 1830 en ajoutant un adaptateur en ivoire du côté auriculaire. Notons que c’est en 1961 créa le stéthoscope utilisé de nos jours avec un double pavillon réversible...
[[asset:image:4446 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]Cependant, cette nouvelle méthode d'auscultation ne fut pas facilement acceptée par beaucoup de médecins contemporains de Laennec qui préférèrent conserver leur traditionnelle méthode d'écoute, l’oreille en contact direct avec la poitrine (auscultation immédiate). Cette défiance vis-à-vis du stéthoscope perdura longtemps puisqu’en 1885 encore, un professeur de médecine, déclarait encore : « Il n'y a que les oreilles pour entendre, laissez nous servir de nos oreilles et ne nous obligez pas à nous servir d’un stéthoscope ».
[[asset:image:4451 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]En 1819, Laënnec publia la première édition du «Traité de l'Auscultation médiate » qui lui valut un prix de 3000 francs de l'Académie des sciences. La seconde édition date de 1826, l'année de la mort de Laënnec. Cet ouvrage fit sensation dans le monde médical, aussi bien en France qu’à l’étranger. Médecins russes, anglais, italiens, anglais et même américains se précipitèrent alors à Paris pour étudier l'auscultation sous la direction de Laënnec avant de rentrer chez eux éblouis vanter les prodiges de l’invention de Laënnec.
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