Fille de l’Église, la France est à la fois mère de la République. « Ce qui est très problématique dans le domaine de l’argent », remarque Luc Ferry, philosophe, auteur, ancien ministre. Sur les quatre grandes spiritualités qui ont fait l’Occident – Grecs, inventeurs du monothéisme, Juifs, Protestants et Catholiques – trois d’entre elles considèrent l’argent comme un moyen de lutter contre la misère. Au contraire, la dernière (les Catholiques) voit un scandale dans la richesse.
La France est également mère de la République, avec une sécularisation des idées du christianisme. « Une différence entre la France et la Grande-Bretagne : dans la première, l’État est correcteur de la société civile. Dans la seconde, la loi est considérée comme auxiliaire de son épanouissement », avance Luc Ferry.
L’argent émancipe aussi, selon Marguerite Bérard-Andrieu, directrice générale finances de la BPCE (Banque populaire Caisse d’épargne française). Preuve en est le « droit accordé aux femmes d’ouvrir un compte bancaire sans l’accord de son mari qui date de 1965. En santé, dans la relation entre le patient et le psychothérapeute, l’acte du paiement est primordial pour éviter une trop forte dépendance ».
L’argent est indissociable de l’essor du commerce et des échanges, et de la confiance. « Or, une mutation se produit aujourd’hui entre un système où la confiance est garantie par un tiers de confiance, vers un système où celle-ci résultera de la multitude (les technologies du blockchain). La sécurité est alors apportée par le collectif », poursuit Marguerite Bérard-Andrieu.
Avec des taux d’intérêt négatifs, le présent est préféré à l’avenir. « L’ensemble de nos modes de réflexion nous conduit à une logique de court terme. Or, investir dans la santé, notamment dans la prévention, s’inscrit sur le long terme », ajoute Philippe Denormandie, chirurgien orthopédiste, AP-HP, et directeur général adjoint du groupe Korian. « Se placer dans une logique axée sur l’usager changerait notre manière de voir. Quant au système de paiement à l’acte, il peut aller à l’encontre du serment d’Hippocrate, en privilégiant le court terme au long terme. »
« Les politiques n’ont pas une vision à long terme et c’est bien là le problème. Surtout en matière de santé, en choix, en rationalité », affirme, de son côté, Bernard Accoyer, député de Haute-Savoie. Pour lui, « l’argent de la santé, l’argent Bon Dieu, est celui de l’État Providence et du système de santé de très haute qualité que nous avons la chance d’avoir en France. L’argent du Diable, c’est l’utopie de la gratuité des soins, des médicaments, des prestations, une menace de long terme car elle déresponsabilise. Si le respect de l’effort collectif de solidarité n’est pas pris en compte, l’accès aux soins, à l’innovation sera un jour menacé. »
Débat avec Bernard Accoyer, député de Haute-Savoie, ancien président de l’Assemblée nationale ; Marguerite Bérard-Andrieu, directrice générale finances, BPCE ; Philippe Denormandie, chirurgien orthopédiste, AP-HP et directeur général adjoint, groupe Korian ; Luc Ferry, philosophe, auteur, ancien ministre. Animé par Érik Orsenna, de l’Académie française.
La France est également mère de la République, avec une sécularisation des idées du christianisme. « Une différence entre la France et la Grande-Bretagne : dans la première, l’État est correcteur de la société civile. Dans la seconde, la loi est considérée comme auxiliaire de son épanouissement », avance Luc Ferry.
L’argent émancipe aussi, selon Marguerite Bérard-Andrieu, directrice générale finances de la BPCE (Banque populaire Caisse d’épargne française). Preuve en est le « droit accordé aux femmes d’ouvrir un compte bancaire sans l’accord de son mari qui date de 1965. En santé, dans la relation entre le patient et le psychothérapeute, l’acte du paiement est primordial pour éviter une trop forte dépendance ».
L’argent est indissociable de l’essor du commerce et des échanges, et de la confiance. « Or, une mutation se produit aujourd’hui entre un système où la confiance est garantie par un tiers de confiance, vers un système où celle-ci résultera de la multitude (les technologies du blockchain). La sécurité est alors apportée par le collectif », poursuit Marguerite Bérard-Andrieu.
Avec des taux d’intérêt négatifs, le présent est préféré à l’avenir. « L’ensemble de nos modes de réflexion nous conduit à une logique de court terme. Or, investir dans la santé, notamment dans la prévention, s’inscrit sur le long terme », ajoute Philippe Denormandie, chirurgien orthopédiste, AP-HP, et directeur général adjoint du groupe Korian. « Se placer dans une logique axée sur l’usager changerait notre manière de voir. Quant au système de paiement à l’acte, il peut aller à l’encontre du serment d’Hippocrate, en privilégiant le court terme au long terme. »
« Les politiques n’ont pas une vision à long terme et c’est bien là le problème. Surtout en matière de santé, en choix, en rationalité », affirme, de son côté, Bernard Accoyer, député de Haute-Savoie. Pour lui, « l’argent de la santé, l’argent Bon Dieu, est celui de l’État Providence et du système de santé de très haute qualité que nous avons la chance d’avoir en France. L’argent du Diable, c’est l’utopie de la gratuité des soins, des médicaments, des prestations, une menace de long terme car elle déresponsabilise. Si le respect de l’effort collectif de solidarité n’est pas pris en compte, l’accès aux soins, à l’innovation sera un jour menacé. »
Débat avec Bernard Accoyer, député de Haute-Savoie, ancien président de l’Assemblée nationale ; Marguerite Bérard-Andrieu, directrice générale finances, BPCE ; Philippe Denormandie, chirurgien orthopédiste, AP-HP et directeur général adjoint, groupe Korian ; Luc Ferry, philosophe, auteur, ancien ministre. Animé par Érik Orsenna, de l’Académie française.
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