Rhumatisme psoriasique

L’arsenal thérapeutique s’élargit d’un nouvel anti-IL17

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Publié le 01/10/2018
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Anticorps monoclonal inhibiteur de l’interleukine 17A, l’ixékizumab (Taltz) s’inscrit dorénavant comme une nouvelle option thérapeutique disponible dans la prise en charge du rhumatisme psoriasique actif.

Indiqué seul ou en association avec le méthotrexate, il est réservé aux adultes qui ont présenté une réponse inadéquate ou une intolérance à un ou plusieurs traitements de fond (DMARDs).

Un réel besoin médical ?

Il existe déjà de nombreuses biothérapies disponibles dans le traitement du rhumatisme psoriasique : anti-TNF, inhibiteurs des IL 12 et 23 (ustékinumab), de la phosphodiestérase 4 (aprémilast)… Cependant, « nous sommes très contents d’avoir un nouveau type de traitement », reconnaît le Pr Philippe Goupille, rhumatologue (Hôpital Trousseau, Tours). Il persiste un besoin médical dû aux phénomènes d’échappement, de réponse insuffisante, de contre-indications et d’intolérance aux traitements actuellement disponibles. Sur les 99 000 patients atteints de rhumatisme psoriasique en France, l’ixékizumab pourrait ainsi concerner 7 000 à 12 000 patients (1).

Une amélioration des symptômes

Deux études internationales de phase III ont montré une amélioration significative des symptômes articulaires et cutanés avec l’ixékizumab comparé au placebo. Les essais ont inclus deux populations de patients différentes : 417 patients naïfs de traitements biologiques pour SPIRIT-P1 et 363 patients prétraités par anti-TNFα dans SPIRIT-P2. L’ixékizumab s’est révélé supérieur au placebo sur la proportion de patients atteignant une réponse ACR 20 (réduction de 20 % d’une mesure composite de l’activité de la maladie) à la semaine 24 et sur la sévérité du psoriasis (évaluée par le score PASI). « La majorité des effets indésirables étaient d’intensité légère à modérée », remarque le Dr Frédérick Durand, responsable rhumatologie du laboratoire Lilly. Parmi les plus fréquents, se trouvent notamment la réaction au site d’injection et la rhinopharyngite.

Quel apport dans l’arsenal thérapeutique ?

Outre les nombreuses biothérapies, un autre inhibiteur de l’IL 17, le sécukinumab (Cosentyx), est déjà disponible dans le rhumatisme psoriasique. En quoi l’ixékizumab se différencie-t-il ? En dermatologie, une métaanalyse en réseau, a comparé l’efficacité, des différentes molécules actuellement disponibles versus placebo. « Il apparaît que l’ixékizumab est la molécule qui offre le plus de chances à un patient d’avoir 90 % de réduction de la sévérité de son score PASI à 16 semaines », avance le Pr Denis Julien, dermatologue (hôpital Edouard Herriot, Lyon). D’après le Pr Goupille, « il n’existe pas en rhumatologie d’étude face-face, ni d’éléments de réponse formels » permettant de différentier les deux anti-IL17. De plus, au niveau économique, le prix de l’ixékizumab est environ 10 % à 15 % inférieur à celui du sécukinumab.

D’après la conférence de presse du laboratoire Lilly, le 13 septembre 2018

(1) Avis de la commission de la transparence, https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/evamed/CT-16854_TALTZ_PIC_INS_Avis%202_CT16854.pdf

Karelle Goutorbe

Source : Le Quotidien du médecin: 9690