Le cancer n’est ni de droite ni de gauche

Publié le 24/11/2014
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« Quand on exerce la médecine avec un engagement total, on s’engage et on veut donner aux autres », explique Thierry Philip, président de l’institut Curie et maire (PS) du troisième arrondissement de Lyon.

« Notre métier nous amène à servir aussi la société et ce goût pour la politique de santé nous réunit. Par le biais de son très beau combat contre Myriad Genetics qui pose des problèmes majeurs de responsabilité, Dominique Stoppa-Lyonnet s’est retrouvée au cœur de l’éthique et de la médecine. » Thierry Philip se souvient avoir rencontré sa consœur il y a une quinzaine d’années, au moment où il présidait la Fédération des centres de lutte contre le cancer : « Il ne lui restait qu’un petit pas à faire pour investir le champ politique et chacun a fait un pas dans la direction qui lui convient. » En s’interrogeant sur son choix qui ne lui paraît « pas le plus prometteur », Thierry Philip adresse un conseil au Pr Stoppa-Lyonnet : « La politique est beaucoup plus compliquée que ce que l’on peut vivre dans un hôpital à but non lucratif, mais privé. Si l’on veut appliquer les règles qui nous ont fait réussir dans notre vie professionnelle, on va droit dans le mur devant la société civile. Il faut arriver avec modestie et accepter ce tout autre métier avec ses propres règles, ses propres codes. » Après 10 ans de politique, Thierry Philip met sa consœur en garde et lui recommande « de se méfier plus de ses amis que de ses ennemis. La politique est dure dans son propre camp et je constate que l’on a parfois plus de respect pour un adversaire dans ce monde très rude. »

L. M.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9368