Si « Le Généraliste » était paru en juin 1910

Le concours d’agrégation au temps jadis

Publié le 04/06/2015

Il fut un temps, pas si lointain que cela où le concours d’agrégation donnait lieu à de véritables joutes oratoires. Ceux plus anciens que nous peuvent encore se rappeler l’épreuve de Malgaigne, orateur disert et combien incisif, nous a-t-il été souvent confirmé. Malgaigne, après une leçon où, comme à son ordinaire, il avait été particulièrement brillant, eut le lendemain le désagrément de lire dans un journal de l’époque ce quatrain féroce :

Dans sa leçon, que si fort vous vantez

Qu’à dit Malgaigne à son docte auditoire ?

Parla-t-il de doctrine, ou de dogme, ou d’histoire ?

Non, mon cher, il parla du nez.

Ces vers malicieux furent attribués à Lenoir qui n’était pas, semble-t-il un confrère des plus amènes et qui cultivait avec assez de succès l’épigramme plus ou moins mordante : témoin celle-ci qu’il décocha contre Amédée Fontan, l’hydrologiste réputé, dont la station thermale luchonnaise n’a pas oublié les services.

Fontan avait fait contre Lenoir une petite satire à l’occasion de son mémoire sur les bourses muqueuses des orteils. Lenoir lui répondit par ce quatrain qui amusa fort les habitués du café Procope :

Malheureux rimailleur et rival de Pradon

Les méchants vers sortis de ton ingrate veine

Prouvent, hélas ! trop bien que les eaux de Luchon

N’ont pas été pour toi les sources d’Hippocrène.

On avait de l’esprit alors, comme aujourd’hui ; il était seulement moins grossier.

(La Chronique médicale, juin 1910)

Source : lequotidiendumedecin.fr