Le dernier BEH promeut le sport pour tous et partout !

Publié le 06/10/2015

L’activité physique ou sportive (APS) est connue pour ses bénéfices dans la prévention de maladies cardio-vasculaires, de maladies métaboliques, de réduction du surpoids, de protecteur de certains cancers, d’amélioration de la santé mentale et des capacités cognitives de l’enfant mais aussi de la mémoire chez le sujet âgé. Le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire vient de lui consacrer un numéro thématique démontrant ses bénéfices et soulignant l’importance de la promotion de toutes les stratégies favorisant l’APS et ce quel que soit l’âge.

Ainsi, selon les données de l’Etude Nationale Nutrition Santé, dès le plus jeune âge (3 à 10 ans) on constate une diminution significative de l’activité physique en plein air chez les enfants en surpoids ou obèses (33%) par rapport aux enfants à corpulence normale (52%), mais aussi chez les enfants regardant la télévision 2 heures ou plus par jour (37%) par rapport à ceux regardant la télévision moins de 2 heures (56%). Ces résultats se retrouvent chez les adolescents dans une autre étude portant sur 49600 collégiens et lycéens qui établit un lien significatif entre l’IMC et l’activité physique. De la même manière, les preuves d’un bénéfice de l’APS chez les personnes de plus de 50 ans sont de plus en plus nombreuses. Un travail basé sur des revues de la littérature et des méta-analyses ont clairement montré des bénéfices majeurs sur les systèmes cardiovasculaire, locomoteur mais aussi neurocognitif et immunitaire.

Même si le « vieillissement » est inéluctable, encore-faut-il qu’il puisse être de bonne qualité. Ceci est particulièrement important chez les personnes âgées « fragiles » pour qui la prévention de la perte d’autonomie doit être l’objectif de l’APS. Si à cet âge, la promotion d’une APS régulière est importante pour tous, des conseils de prudence doivent également être délivrés notamment vis à vis des risques cardio-vasculaires abondamment décrits dans la littérature (mort subite, syndrome coronarien aigu).

Le risque traumatique n’est pas en reste. Ainsi, malgré l’absence d’homogénéité des études sur les traumatismes sportifs, selon l’EPAC (enquête permanente sur les accidents de la vie courante), on retrouve un grand nombre d’accidents chez les hommes (70%) et dans les sports d’équipe (43%). Selon une enquête de l’InVS dans la région Côte-d’Or, les sports sur roues sans moteur (vélos, rollers, …) sont de grands pourvoyeurs d’accidents. On compte 82% d’accidents de cyclisme. Arrivent ensuite les sports d’équipe puis l’équitation (15%). Les sports d’hiver ne sont pas en reste avec 8,4% d’accident de ski selon le Baromètre Santé 2005. Dans la plupart des études, la majorité des accidents surviennent chez les jeunes de moins de 20 ans.

Malgré ces risques traumatiques, l’APS est bénéfique pour les populations et ce même en zone d’urbanisation importante. C’est ce qu’a démontré une dernière étude du BEH. Les bénéfices de l’activité physique lors de transports dits « actifs » par vélo ou marche ont été évalués sur la morbi-mortalité au regard des risques liés à l’inhalation de polluants et aux accidents de la circulation. Ainsi, malgré l’exposition à la pollution atmosphérique et les risques d’accidents de circulation, il existe un bénéfice sur la santé des populations utilisant ces types de transport. Ces résultats contribueront certainement aux objectifs de Santé 2020 de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Dr Charlotte Mouly

Source : lequotidiendumedecin.fr