Multiples missions pour les coordonnateurs

Le gériatre, chef d’orchestre médical en maison de retraite

Publié le 31/03/2016

C’est une mission pas toujours bien connue et pourtant essentielle : depuis 2005, la présence d’un médecin coordonnateur est obligatoire dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).

Dans un grand nombre de cas, ce rôle est tenu par un généraliste qui a passé un diplôme universitaire (DU) de médecin coordonnateur. « Mais il existe aussi certains gériatres qui assument cette mission en parallèle d’autres fonctions notamment hospitalières », indique le Dr Pierre Lutzler, responsable du pôle gériatrique du centre hospitalier d’Embrun (Hautes-Alpes) et médecin coordonnateur dans deux EHPAD.

Les missions de ce praticien, qu’il soit généraliste ou gériatre, sont variées. Son rôle est d’élaborer, en lien avec l’équipe soignante, le projet général de soins dans l’établissement. Il assure aussi la présidence de la commission de coordination gériatrique. « On joue un peu le rôle de chef d’orchestre de la prise en charge des résidents, en organisant et en facilitant l’intervention de l’ensemble des professionnels libéraux et des salariés pour développer une prise en charge de qualité », souligne le Dr Lutzler.

 

En première ligne contre la iatrogénie

 

Le médecin coordonnateur doit aussi élaborer une liste de médicaments à utiliser préférentiellement dans les prescriptions faites aux résidents. Et il est en première ligne pour lutter contre la iatrogénie médicamenteuse. « Il contribue ainsi auprès des professionnels de santé exerçant dans l’établissement à la bonne adaptation des prescriptions de médicaments aux impératifs gériatriques », précise une circulaire de 2012.

Selon le Dr Lutzler, le fait d’exercer ce rôle en parallèle de ses fonctions hospitalières est plutôt un atout. « Je suis responsable de la filière gériatrique de mon hôpital et je fais en sorte que les EHPAD soient intégrés à cette filière. Cela permet de fluidifier les parcours et de permettre aux résidents de bénéficier d’un accueil en court séjour quand cela est nécessaire. Les collègues, qui ne sont pas intégrés à une structure hospitalière, doivent passer des conventions avec des filières gériatriques. Mais c’est vrai qu’en termes d’organisation, c’est plus facile d’assumer ce rôle de médecin coordonnateur tout en ayant la responsabilité de cette filière. Cela permet aussi de s’appuyer sur un cadre infirmier qui, lui aussi, est rattaché à l’hôpital ».

Antoine Dalat

Source : Le Quotidien du médecin: 9484