O N connaît les propriétés antidépressives du chocolat. Le film de Lasse Hallström ne serait pas loin d'avoir le même effet, si le plaidoyer pour la tolérance et la liberté n'était si appuyé. Il est vrai que « le Chocolat » est une fable et que, comme l'explique le réalisateur, l'un des traits communs à tous ses films (dont « Ma vie de chien », « Ce cher intrus », « Gilbert Grape », et « l'Oeuvre de Dieu, la part du diable », d'après le roman de John Irving) « est la fascination (qu'il) éprouve à dépeindre l'irrationalité de l'être humain et toutes les formes merveilleuses et attachantes qu'elle peut prendre ».
Nous sommes dans un petit village français (une partie du film a été tourné à Flavigny-sur-Ozerain, en Bourgogne) en 1959. Les habitants respectent les règles imposées par la tradition et la religion, jusqu'à ce qu'arrive une jolie chocolatière et sa fille. Les friandises qu'elle concocte semblent avoir un pouvoir libérateur sur les habitants qui les goûtent et un agréable désordre va bientôt s'installer, au grand dam du comte coincé qui dirige la ville.
Le réalisateur est suédois ; l'auteur du roman à l'origine du film, Joanne Harris, est à moitié anglaise, moitié française (elle a elle-même vécu dans une confiserie et est l'arrière petite-fille d'une Française qui était connue comme sorcière et guérisseuse) ; la distribution est internationale. Mais c'est Hollywood surtout qui semble avoir mis sa marque sur le film qui, d'ailleurs, connaît un très honorable succès aux Etats-Unis. Car si on se moque un peu d'une certaine rigueur religieuse, c'est pour mieux faire valoir les bons sentiments et si on lorgne vers le fantastique, c'est pour mieux converger vers la « happy end ».
Cela n'empêche pas ce « Chocolat » d'être tout à fait consommable. D'autant qu'il réunit des acteurs qui tirent le meilleur partie de la légèreté de leurs rôles : autour de Juliette Binoche (nommée pour l'oscar de la meilleure actrice), Judi Dench, Alfred Molina, Lena Olin, Johnny Depp, Carrie-Anne Moss, Leslie Caron. Eux sont savoureux avec subtilité, pas seulement sucrés.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature