Le patron des doyens et les internes se réconcilient sur le dos des assistants

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Publié le 02/10/2018
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Crédit photo : @Isnitwit

Finalement, ils sont presque d’accord sur tout. Il y a quelques semaines, le président de la conférence des doyens le Pr Jean Sibilia avait provoqué un tollé en laissant entendre que les problèmes de démographie médicale étaient en partie imputable aux jeunes médecins et à un manque de « valeurs citoyennes et républicaines ».

Pour dégonfler la polémique, une rencontre s'est tenue lundi 1er octobre à Paris entre la conférence des doyens et l'Intersyndicat national des internes (Isni) sous le thème de la démographie médicale. D’emblée, le patron a voulu clore la polémique. « Blessé » par les intentions qu’on lui a prêté, le Pr Sibilia a voulu rappeler que sur les valeurs, « il n’y a pas de débat » : « Ce que j’ai dit a été sorti de son contexte et déformé. » Jean-Baptiste Bonnet, président de l’Isni, a souligné que ce débat était une bonne occasion de rappeler conjointement que « les internes font preuve d’une grande abnégation dans leur travail, et ne sont pas responsables d’un système à bout de souffle. »

Non à un nouveau corps de fonctionnaires

Lors de cet échange de deux heures et demi, internes et doyens ont discuté des sujets qui les préoccupent le plus : la prévention des risques psychosociaux, la réforme du troisième cycle ou la maîtrise de stage.

Les jeunes et les patrons d'UFR se sont retrouvés sur aussi sur la création des assistants, annoncée dans le plan « Ma Santé 2022 ». S'ils y sont plutôt favorables, ils ne veulent pas d’un modèle figé. « Il ne faudra pas créer un nouveau statut mais garder de la flexibilité car il y a une très grande diversité de l’exercice libéral et les besoins de l’un sont sûrement différents des besoins de l’autre », a estimé le Pr Djilalli Annane, doyen de Versailles-Saint Quentin en Yvelines. « Et la cible principale c’est d’améliorer l’exercice de la médecine libérale pas de créer un nouveau corps de fonctionnaires », a ajouté le Pr Sibilia.

Plus de qualité pas de quantité

Tous souhaitent donc de la souplesse dans le modèle de l’assistant. « Nous l'avions imaginé plus proche de l’assistant dentaire », a expliqué Maxime Bacquet, vice-président de l’Isni. Une vision partagée par le Pr Sibilia selon qui« le temps de contact avec le patient est important, ce n’est pas celui qu’il faut économiser. Mettre le brassard au patient, lui prendre la main pour prendre sa tension, le dialogue se noue c’est un temps important ». Et la jeune génération comme leurs aînés s’accordent sur le fait que la contrepartie sous-entendue par le ministère ou l’assurance maladie est une illusion. « Les médecins sont débordés, les assistants ne vont certainement pas leur permettre de prendre davantage de patients mais simplement peut-être de faire une médecine plus qualitative », a jugé Maxime Bacquet.


Source : lequotidiendumedecin.fr