Le rapport Grall propose de nouvelles pistes de prise en charge rapide aux urgences

Publié le 27/08/2015
Revaloriser le métier d’urgentiste est toujours une urgence. Et les hospitaliers attendaient ce rapport avec impatience. Les acteurs du privé ont de quoi être déçus, puisqu’ils n’ont même pas été mentionnés.

Marisol Touraine l’avait rappelé en juillet dernier, l’accès aux soins urgents en moins de 30 minutes figurait parmi les promesses de campagne du président Hollande. C’est pourquoi en mars dernier elle avait confié à Jean-Yves Grall, DG de l’ARS Nord-Pas de Calais, la mission de lui faire des propositions pour une nouvelle organisation territoriale des services d’urgence. Cela fut fait le 22 juillet dernier lors de la remise de son rapport. Etat des lieux : L’afflux dans les services d’urgence n’a fait que croître, passant de 7 millions de passages en 1990 à 18 millions en 2013. Parallèlement, la proportion d’hospitalisations après passage aux urgences est passée de 30 % en 1990 à environ 20 % en 2013.

Face à cette situation, Jean-Yves Grall propose une batterie des mesures à partir d’une idée centrale, désengorger les services et mieux orienter les patients. L’activité des urgentistes serait recentrée sur leur spécialité, par exemple en confiant la gestion des lits à des professionnels dédiés (bed managers). Le rapport suggère également de créer des plateformes de régulation médicale en recourant plus souvent aux médecins généralistes, notamment en journée : « 80 % des besoins en régulation relèvent de la médecine générale, et 80 % des régulateurs sont des médecins urgentistes », précise le rapport. Des majorations de tarifs pourraient être proposées aux MG prêts à accepter des patients venant des urgences.

Autre préconisation, M. Grall propose la création d’un réseau territorial de l’accès aux soins non programmés qui pourrait s’inscrire dans le cadre des groupements hospitaliers de territoires (prévus dans le projet de loi de santé). Dans ce cadre serait organisée une prise en charge graduée, services principaux d’urgence, antennes plus petites (à faible activité), et enfin établissements labellisés pour soins non programmés (maisons de santé).

D’autres pistes sont suggérées comme la création d’équipes de territoires de médecins urgentistes mobiles ou l’élaboration de nouvelles filières de prise en charge comme la traumatologie (petites plaies, entorses) qui représente 40 % des passages aux urgences.

Un groupe de travail sera mis en place pour préciser les modalités de mise en œuvre des recommandations retenues.

Source : lequotidiendumedecin.fr