La sauvegarde des données stockées sur un ordinateur est une impérieuse nécessité qui est malheureusement encore loin d’être systématiquement pratiquée. Ce principe de sage précaution, dans le domaine personnel mais aussi et surtout, dans l’univers professionnel, est pourtant de plus en plus accessible. En effet, le prix des disques durs chutent mois après mois et l’on trouve aujourd’hui un boitier externe de 1 téraoctets de capacité à moins de 100 euros chez les e-commerçants ou les grandes surfaces spécialisées. La plupart de ces disques externes sont livrés avec un logiciel qui automatise la procédure de sauvegarde et plusieurs constructeurs d’ordinateurs, comme Apple (avec Time Machine) ou Acer (avec Acer eRecovery Management), incorpore directement dans leurs machines des applications généralement facile à mettre en oeuvre. Des solutions plus collectives existent aussi pour les cabinets médicaux réunissant plusieurs praticiens autour d’un secrétariat commun. Ces serveurs appelés NAS (pour Network Attached Storage) se connectent sur un réseau informatique local même basique – sur un port Ethernet d’un modem-routeur ADSL partagé, par exemple – et offrent un niveau de protection supplémentaire s’ils incorporent plusieurs disques – au moins deux – que l’on peut utiliser en mode RAID. Cet acronyme qui signifie Redundant Array of Independant Disks (grappe de disques bon marché) désigne divers modes d’enregistrement de données sur plusieurs supports en parallèle qui apportent différentes solutions de recouvrement en cas de défaillance physique d’un disque. Presque tous les constructeurs proposant du disque externe simple ont dans leurs catalogues des « cubes » plus ou moins esthétiques incorporant de deux (DNS 323 de D-Link, RND 4250 ou Stora de Netgear, Buffalo LinkStation Pro Duo, LaCie 2Big Quadra, Ultra Max HD, Pro HD ou Storcenter ix2 de Iomega, Patriot Corza, Thecus N299 et 300 Pro, etc...) à quatre disques (Buffalo Linkstation Quad, LaCie 4Big Quadra, MyBook Miror ou Studio Edition de Western Digital, Thecus n500Pro, etc...), voir plus. Ces petits systèmes NAS sont positionnés commercialement soit comme périphériques domestiques à vocation affirmée de médiacenter, soit comme outil nettement professionnel avec serveur d’impression embarqué, connectique variée et mode d’administration évolué avec zones privées et espace partagé, etc. Mais l’inconvénient majeur d’une solution locale, basée sur le stockage de données en périphérie de l’ordinateur, c’est le vol ou la dégradation qui ruine tout espoir de sauvegarde et de reconstitution des actifs informatiques. Dans cette hypothèse, le chiffrement des données – incorporé au processus d’écriture sur certains disques – ne préserve que la confidentialité des informations. Pour aller plus loin, il convient d’envisager de copier son disque dur chez un hébergeur de confiance qui sera seul capable d’assurer une reprise rapide de l’activité.
Une prolifération d’offres en ligne
Plusieurs constructeurs de solutions de stockage proposent, en option, un hébergement distant avec sauvegarde programmable de l’ensemble des données (ou de leurs seules modifications). C’est le cas de Iomega, désormais filiale du géant du stockage EMC, avec MozyHome (gratuit pour le deux premiers Go) et de LaCie qui propose un contrat d’un an avec la société spécialisée Carbonite.
Les solutions logicielles associées à des centres d’hébergements extérieurs sont plus nombreuses, avec parfois des propositions d’essai gratuit à durées et volumes limités. Lancée par le spécialiste de la sécurité sur carte à puce Gemalto, YuuWaa se présente sous la forme d’une clé USB qui sert à la fois de petite sauvegarde locale et d’accès sécurisé à un espace sur un serveur distant. Solution personnelle et mobile, éventuellement accessible aux tiers autorisés, elle est proposée en plusieurs capacités, incorpore le chiffrement des données, et dispose d’une interface très intuitive.
Pour sa part, Axalot se caractérise par la légèreté de son applicatif qui tourne en tâche de fond sur le PC et sécurise en continu les données des disques durs interne et externe sur un site distant avec un chiffrement de qualité militaire.
Autre formule, l’offre Pro de Humyo.fr propose plusieurs volumes de stockage partagé entre plusieurs collaborateurs, avec définition de l’espace alloué à chacun d’eux, l’accès aux données pouvant aussi se faire à distance.
Les spécialistes de la sécurité s’intéressent aussi – et logiquement - à la sauvegarde : Norton OnLine BackUp de Symantec permet le stockage automatique et distant des données de dix PCs maximum tandis que F-Secure Online Backup propose une sauvegarde automatique et illimitée pour 59,90 euros par an.
En surfant sur Internet, on constate une prolifération des sites de sauvegarde en ligne – Memopal, Netdrive, Idrive, Freedrive, MegaUpload, etc... - mais les informations disponibles sur leurs modes de fonctionnement sont souvent succinctes ce qui n’inspire pas obligatoirement la confiance. De plus, les données sont souvent hébergées à l’étranger, un problème en cas de défaillance de la société. Car, dans ce domaine plus que dans d’autres, la fiabilité des entreprises est primordiale, comme ont dû le penser les clients de l’américain Xdrive (qui renvoie maintenant vers Box et ElephantDrive) ou du Français Forever-Safe.
A priori plus sécurisants, les fournisseurs d’accès Internet de l’Hexagone offrent aussi des capacités de stockage à leurs clients mais le volume est limité et la sauvegarde n’est pas automatisée. L’offre 9Giga, qui continue sous la marque SFR, est limitée à 9 Go et s’oriente plutôt vers le partage. Mes données d’Orange se borne à 2 Go en version gratuite mais est accessible aussi en mobilité (une offre professionel de santé est en cours). Chez Free, on privilégie plutôt les envois de gros fichiers avec une durée de conservation de 30 jours ou une solution plus pérenne sur Dedibox qui propose 200 Go à 49,99 euros/mois accessible en FTP.
Mentionnons également Data Safe Restore de Beemo Technologie, la combinaison d’un petit serveur local Beebox et d’une sauvegarde externalisée dans deux data centers situés à Lyon et Marseille. Débarrassées de tout virus, compressées et cryptées, les données nouvellement enregistrées sont sauvegardées automatiquement, sans aucune intervention des utilisateurs.
Les points à vérifier
Pour sélectionner une offre, il faut vérifier les points suivants : sauvegarde programmable à date et/ou en continu, en mode incrémental « block level » (sauvegarde des seules données nouvelles ou modifiées) ou non, avec compression et cryptage, en local comme en transmission ou non, sauvegarde de fichiers ouverts (pendant leur création) ou non, conservation de plusieurs versions des fichiers sauvegardés.
Comme on le voit, le choix des fournisseurs de sauvegarde en ligne est large mais il peut être drastiquement restreint par l’application des règles du décret sur la confidentialité des données médicales.
Fortidata, la sauvegarde du Réseau Santé Social
Depuis mars 2009, le Réseau Santé Social s’appuie sur son image « médicale » pour proposer à ses 60000 professionnels de santé abonnés un service de sauvegarde en ligne adapté. Fortidata repose sur un logiciel client dont la licence coute 70 euros par poste et un abonnement mensuel qui débute à 9,95 euros/mois pour seulement 1 Go et culmine à 29,95 euros/mois pour 25 Go. L’offre repose sur la solution d’hébergement de données précédemment mise en oeuvre par RSS et sur laquelle s’appuie le service en ligne de gestion de cabinet MedicalNet. Fortidata ne se distingue pas fondamentalement des solutions non médicales (fichiers et transferts sécurisés par chiffrement, automatisation de la sauvegarde, accès banalisé depuis n’importe quel PC) mais affirme répondre aux spécifications de protection légale des données sans préciser s’il s’agit du décret de confidentialité des données médicales du 15 mai 2007.
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