Encore une nouveauté, vieille de plusieurs siècles, que le certificat de maladie réclamé aux consommateurs de sucre, En douteriez-vous ?
Nous avons conté, naguère, que l’apothicaire seul avait le droit de vendre du sucre : voulait-on du sucre à la violette, on arguait d’une maladie d’estomac ; Arnaud de Villeneuve ne professait-il pas que rien ne lui était supérieur comme… apéritif ?
Avait-on envie du sucre rosat, on trouvait quelque autre prétexte, comme rhume ou fluxion, pour s’en faire attribuer ; l’apothicaire, au besoin, vous en suggérait.
Il y avait, toutefois, une catégorie de malades à qui les sucreries étaient permises en tout temps, c’étaient les accouchées. « Aux temps de gésine », comme l’écrit Mme Aliénor de Poitiers, dans ses « Honneurs de la Cour », la friandise est autorisée ; le drageoir doit toujours être ouvert et bien garni, pour les commères qui rendent visite à la parturiente et viennent « caqueter » autour de son lit. En dehors de ces cas bien déterminés , il n’y avait guère que des grands seigneurs – ou des rois – qui eussent le droit de se gaver de bonbons et autres confiseries.
On sait, d’après les Comptes de son Hôtel, que Charles VI, le roi dément, put faire, tant qu’il lui plut, son régal quotidien « d’espèces confites, sucre rosat blanc, vermeil et en pâte, orangat, anis, noizettes, manu-Christi (?), pignolat, etc. De même, dans l’« État des dépenses » du roi Jean, retenu prisonnier en Angleterre, on relève, entre autres gâteries permises à l’auguste captif, du muscarat ou sucre au musc, dont longtemps on conserva la vogue, du cafetin et du pignolat (on désignait sous ce nom une dragée composée avec le fruit de la pomme de pin, confit au sucre), dont il vient d’être question.
La morale de l’histoire, c’est qu’il y a toujours des privilégiés pour lesquels les restrictions n’ont été qu’un vain mot. Ce ne sont plus les mêmes aujourd’hui, il n’y a que cela de changé.
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