Stimulation ovarienne contrôlée

L’efficacité d’un traitement par une injection unique

Publié le 20/09/2010
Article réservé aux abonnés
1286546658180401_IMG_43005_HR.jpg

1286546658180401_IMG_43005_HR.jpg
Crédit photo : AFP

ELONVA, dont le principe actif est la corifollitropine alfa, une hormone folliculo-stimulante modifiée, est le premier et unique folliculostimulant à action prolongée. Elonva (laboratoires Schering Plough) a obtenu en Janvier dernier une AMM européenne « pour la stimulation ovarienne contrôlée (SOC) en combinaison avec un antagoniste de la GnRH pour le développement de plusieurs follicules chez les femmes suivant un programme de procréation médicalement assistée (PMA) ». Du fait de sa capacité à obtenir et favoriser la croissance folliculaire multiple pendant toute une semaine, une injection unique d’Elonva de la dose recommandée (100ug pour les femmes de moins de 60 kg, 150ug au-delà) peut remplacer les sept premières injections de tout produit classique à base de rFSH administré de façon quotidienne. Ce produit uniquement utilisé en milieu spécialisé, présenté en seringue pré remplie, n’est pas encore commercialisé en France.

Taux cumulé de grossesses de 47,2 %.

Les résultats présentés de l’étude ENGAGE, un vaste essai de phase III randomisé en double aveugle mené sur la fécondation in vitro, ont montré des taux de grossesses cumulées et de naissances vivantes comparables au traitement par injections de follicostimuline recombinante (rFSH). Les 1 506 patientes de l’étude (moyenne d’âge 31, ans) étaient soit traitées par une dose unique de 150ug d’Elonva, soit par des injections journalières de 200UI de rFSH pendant les sept premiers jours de stimulation ovarienne, dans un protocole aux antagonistes de la GnRH. Dans le suivi de l’étude, 541 patientes enceintes suite à un transfert d’embryon frais ont été suivies jusqu’à l’accouchement, ainsi que 344 patientes ayant reçu des embryons cryoconservés. Les taux de grossesses évolutives après un transfert d’embryon frais sont de 38,9 % pour le groupe Elonva contre 38,1 % pour le groupe rFSH. Les taux de naissances vivantes sont respectivement de 35,6 % et de 34,4 %. Les taux de grossesses cumulés des groupes ayant procédé à un transfert des embryons cryoconservés et frais étaient de 47,2 % sous Elonva contre 44,9 % sous rFSH.

D’autre part, en combinant les données de suivi de grossesses de l’étude ENGAGE et celles de l’étude ENSURE, un autre essai international de phase III en double aveugle comparant la stimulation ovarienne par ELONVA à celle par des injections journalières de rFSH, il apparaît qu’aucune différence n’a été observée entre les deux groupes sur l’issue néonatale ou les malformations congénitales. L’injection unique d’Elonva permet de réduire « le fardeau des injections pour les femmes ayant des difficultés à concevoir ». Ce traitement moins contraignant pourrait également favoriser les dons d’ovocytes.

Les résultats d’une enquête menée par Schering Plough en octobre 2009 dans 4 pays européens auprès de 445 femmes âgées de 18 à 44 ans, soit recevant ou ayant reçu un traitement contre l’infertilité dans les deux dernières années, soit rencontrant des difficultés à concevoir, ont montré que dans 90 % des cas l’âge est le facteur de risque majeur d’infertilité. Autre point marquant, plus de la moitié des femmes interrogées (58 %) ont admis avoir attendu trop longtemps avant de consulter.

26e Congrès de l’ESHRE (Rome), symposium et conférence de presse des Laboratoires Schering Plough.

 Dr Martine DURON-ALIROL

Source : Le Quotidien du Médecin: 8818