ANTIQUITES
par FRANCOISE DEFLASSIEUX
Le saviez-vous ? Cet animal rose, dodu et bon comme du bon pain, des oreilles à la queue, était jadis symbole de félicité et de prospérité.
Au début du siècle, il figurait en bonne place sur les cartes de vux et les faire-part de naissance, seul ou accompagné d'un trèfle à quatre feuilles ou d'un fer à cheval, voire du grand méchant loup sur les livres d'enfant. On en a aussi trouvé sur les tickets de diligence du XVIIIe siècle, garants, sans doute, de voyages sans histoire. En cette période de Saint-Valentin, il peut aussi être associé à un cur ou à une fleur.
Sans oublier, bien sûr, les multiples variantes de la traditionnelle tire-lire, ni les savoureuses recettes transmises par les manuels de cuisine, depuis l'antiquité romaine, comme certaine manière, expliquée par Apicius, d'accommoder les tétines de truie à la sauce livèche. Les tétines sont encore plus savoureuses, nous dit-il, si on abat la truie juste avant de mettre bas, « le lait jaillissant alors en abondance des mamelles rebondies », à point pour lier la sauce.
Ames sensibles, passez votre chemin ! Et allez plutôt admirer le « best-off » de la collection de cochons de l'acteur Jean-Claude Dreyfus. Il les recherche depuis plus de vingt ans et en possède environ deux mille cinq cents, de toutes formes et toutes matières, y compris en sculptures, conçues spécialement pour lui par des artistes contemporains.
Salon des papiers anciens, espace Champerret, du jeudi 15 au dimanche 25 février, 11 h-19 h (jusqu'à 22 h, le vendredi 16) Entrée : 40 F. Experts sur place.
Rétromobile
Ancienne ou moderne, l'auto fait toujours rêver et cent vingt mille visiteurs viendront, cette année encore, défiler devant les teufs-teufs Belle Epoque, les limousines des années trente et les belles américaines des années cinquante. Il n'y a pas que les autos au salon Rétromobile, qui s'intéresse à tout véhicule un peu ancien, qui se déplace sur terre ou sur l'eau à l'aide d'un moteur.
Ce ne sont pas seulement les beaux châssis qui attirent au salon les collectionneurs chevronnés, mais la brocante auto, unique en son genre, où ils ont toutes les chances de découvrir les pièces détachées qui leur permettront de réparer un moteur ou de compléter le look de leur chère auto ancienne.
Du vendredi 9 au dimanche 18 février, 11 h-19 h (jusqu'à 22 h, mardi et vendredi). Hall 2/1, Paris-Expo, porte de Versailles. Entrée : 65 F, prix réduit : 40 F.
VENTES
Paris
Vous qui avez hérité d'une ruine féodale, voici de quoi la meubler et la décorer de la cave aux combles, en coffres, bancs, cabinets, dressoirs, oratoires et tapisseries. Il y a même un coffret XVIe bardé de fer, dont la serrure, apparemment facile à forcer, dissimule un redoutable piège à mâchoires qui vient se refermer sur la main indélicate ! Cette facétie est estimée 25/30 000 F. On attend, d'autre part, 30/40 000 F d'une élégante colonne torse en marbre du XVIe siècle, haute de 180 cm, avec son chapiteau à feuilles d'acanthes. Quant à la collection d'une douzaines de vierges en bois polychrome du XIVe au XVIIe siècle, on en attend, selon qualité, ancienneté et état de conservation, entre 30 000 et 100 000 F.
Mercredi 14 février, 14 h 15, hôtel Drouot, salle 5, étude Tajan.
Nice
La succession de la comtesse de la Rochefoucauld est à la gloire du XIXe siècle, dans son éclectisme et sa diversité. Dans son côté noir et or, la table de salon style Louis XV marquetée Boulle façon Louis XIV est pur Napoléon III, comme le meuble d'appui qui lui fait écho.
La chambre à coucher IIIe République, en bois laqué, est une sorte de caricature Louis XVI, alors que le salon de bois doré Napoléon III n'aurait pas été déplacé dans le boudoir de Marie-Antoinette.
Pur jus « Second Empire », en revanche, le « confident » de soie rouge où l'on voit encore papoter deux dames en crinoline, et la romantique coiffeuse de « papier mâché » vernissée noir et burgautée où les dames en question auraient pu ajuster les fleurs de leur coiffure.
Samedi 10 février, 10 h et 14 h 30, 11 bis, rue Pertinax, étude Wetterwald et Rannou-Cassegrain.
Saint-Amand Montrond
Mon premier est un buste de terre-cuite barré de brandebourgs, aux épaules soulignées de magnifiques épaulettes, mon second est la tête qui surmonte ce buste, moustache conquérante, regard impérieux, crâne coiffé d'une couronne à fleurons... Mon tout est une fontaine de table, due au céramiste Talbot qui uvrait à La Borne d'Henrichemont dans la première moitié du XIXe siècle. On ne précise pas si elle était alimentée en eau plate ou avec un liquide plus viril. Elle est en tout cas la vedette insolite d'une vente mobilière sans histoire, où l'on pourra acquérir aussi une camionnette Chenard et Walker des années trente.
Dimanche 11 février, 14 h 30, 57, avenue du Général-de-Gaulle, étude Maudieu.
Saumur
Au rayon de l'insolite, nous attirons l'attention sur un magnifique tournevis XVIIIe au manche entièrement ciselé, garni d'un chasseur armé d'une arbalète. Dans un registre plus banal, quelques commodes et buffets XVIIIe et XIXe entourent un coffre-fort XVIIIe au blindage bardé de fer, et autres objets d'art et d'ameublement comme on en voit partout et tous les jours.
Samedi 10 février, 14 h 30, 2, rue Dupetit-Thouars, étude La Perraudière.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature