Éditorial

Les défis de la radiologie

Publié le 13/10/2016
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Indispensables. Ainsi aimons-nous nous considérer pour nos patients et collègues d’autres spécialités. Mais cette affirmation nous oblige, tant à l’échelon individuel qu’à celui de la communauté radiologique.

À l’échelon individuel, indispensable veut dire impliqué. Impliqué dans la prise en charge des patients bien au-delà de la réalisation de l’acte technique. Les radiologues le sont déjà au quotidien au travers des réunions de concertation pluridisciplinaires, notamment en oncologie. Nous évoquerons aussi le rôle essentiel du radiologue dans la prise en charge des urgences, ou des pathologies du sportif. Devant la multiplication des modalités d’imagerie, nous sommes devenus plus que jamais les interlocuteurs essentiels des cliniciens pour guider l’exploration diagnostique adaptée à chaque patient. L’essor de la radiologie interventionnelle nous fait aussi devenir des acteurs décisifs de la prise en charge thérapeutique, de la décision à la réalisation, bien au-delà d’un rôle de prestataire de services.

Sur le plan scientifique, indispensable veut dire à la pointe, moteurs et soutiens de l’excellence pour nos patients. Les radiologues doivent être volontaristes pour apporter à chaque patient les bénéfices des progrès récents de l’imagerie. Plusieurs radiologues libéraux nous expliqueront comment, hors CHU, il est désormais possible de faire de l’imagerie de pointe, tout en soulignant les contraintes rencontrées, qui nécessiteront sans doute une nouvelle approche de la part de nos tutelles. En recherche, les radiologues français se montrent extrêmement dynamiques et cherchent toujours plus à se structurer pour offrir la meilleure efficience. Nous découvrirons notamment comment la PET-IRM s’installe en France, ou encore l’arrivée de la Radiomique.

À l’échelon collectif, indispensable veut dire rester présents en qualité autant qu’en quantité. Des défis démographiques continueront de s’imposer dans les années à venir et nous évoquerons les solutions pour former en nombre une nouvelle génération de radiologues compétents, dans toutes les sous-spécialités d’imagerie et pour tous les types d’exercice. Comme partout, l’exercice de notre profession évolue et soulève de nouvelles questions, de la téléradiologie à l’articulation ville/hôpital, que nous aborderons aussi dans ce numéro.

À l’heure de notre grande réunion familiale que sont les Journées francophones de radiologie, nul doute que la radiologie française est au rendez-vous pour relever tous ces défis, pour rester au cœur de la prise en charge de tous les patients.

Responsable de la SFR-Junior, radiopédiatre, Necker Enfants Malades, Paris

Dr Volodia Dangouloff-Ros

Source : Bilan Spécialiste